L’Aïd El-Kebir à l’heure du Covid-19

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L’Aïd El-Kebir débutera vendredi 31 juillet dans un contexte de crise sanitaire. Malgré la fin du confinement en France, de nombreux dispositifs de sécurité perdurent. La fête du sacrifice devra donc se dérouler dans un respect strict des gestes barrières. De l’abattage rituel aux retrouvailles familiales, voici quelques indications pour passer une bonne fête en toute sécurité.

Abattage

L’Aïd el-Adha est la fête du sacrifice ; traditionnellement, elle commémore la soumission du Prophète Ibrahim (Abraham) à Allah (swt). Après un rêve dans lequel il s’est vu égorger son fils,  Ibrahim, qui comprit que c’était une épreuve divine, s’était préparé à sacrifier son fils unique Ismaïl. Mais, par le biais de l’ange Djibril (Gabriel), Allah (swt) remplaça l’enfant par un bélier. Depuis, chaque année, les musulmans effectuent ce rituel religieux. Il s’agit d’une recommandation, voire une obligation pour certaines écoles. 

De manière générale, l’abattage est contrôlé de manière très stricte sur tout le territoire. La crise sanitaire que nous traversons renforce ces réglementations. Dans toute la France, les préfectures listent les abattoirs autorisés en rappelant que les sacrifices doivent « se dérouler dans le respect des réglementations sanitaires, environnementales, relatives au bien-être animal et commerciales ». En Ile-de-France, cinq abattoirs officiels – situés sur les communes de Jossigny (77), Meaux (77),  Ezanville (95), Montereau (77) et La Courneuve (93) – ont été réquisitionnés. Si les trois premiers sont des boucheries déjà existantes, les deux dernières ont été exceptionnellement agréés « afin de renforcer la capacité d’abattage » pour l’Aïd. Dans le Rhône, des abattoirs ont été agréés dans 6 villes. Il s’agit de Cibévial à Corbas, Secat à Saint-Romain-de-Popey, Monsieur Rabut à Saint-Jean-la-Bussière, Delorme, Bonnefoux, Gaec Buffin, Beaudoin à Givors, La ferme vaudaise à Vaulx-en-Velin et Vola Nord à Villefranche.

À noter qu’il est possible d’effectuer le sacrifice auprès de certains bouchers. Il est également possible de se rapprocher des associations cultuelles musulmanes pour la commande d’un animal ou même de contacter un abattoir pérenne ou temporaire autorisé effectuant l’abattage rituel le jour de l’aïd.

Présence durant les sacrifices et procuration 

En temps normal, et traditionnellement, les familles viennent assister au sacrifice. Mais cette année, les déplacements dans les abattoirs seront limités à une ou deux personnes maximum. Pour ceux qui ne veulent pas effectuer eux-mêmes le sacrifice, il est possible de donner procuration à une personne ou une association. Beaucoup de savants estiment qu’un musulman a l’autorisation de donner procuration pour qu’un sacrifice soit fait à sa place, conformément à la tradition prophétique. Un hadith rapporté par Jabir (RA) précise que le Prophète ﷺ a sacrifié 63 bêtes (à la place de personnes du Yémen) et a demandé à Ali (RA) de finir le reste (rapporté par Muslim). Anas Ibn Malîk rapporte aussi qu’il a vu le Prophète ﷺ faire 7 sacrifices (rapporté par Boukhari). 

Prières et convivialité, oui…mais en sécurité

Comme chaque année, la prière de l’aïd aura lieu le matin, entre 8h et 9h en fonction des mosquées. La plupart d’entre elles continuant d’appliquer strictement les mesures de sécurité, les places risquent d’être encore plus limitées que d’habitude. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a rappelé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que la prière de l’Aïd-el-Adha et celle du vendredi « ne doivent pas réunir plus de 5 000 personnes, même lorsque celles-ci sont organisées dans des espaces non fermés, de type plein air ».

Afin de limiter une résurgence de l’épidémie, le port du masque reste obligatoire ainsi que la distanciation physique d’au moins un mètre. Il est recommandé d’apporter votre propre tapis de prière et d’effectuer vos ablutions à votre domicile car, dans la majorité des mosquées, les salles d’ablution restent fermées. Certaines mosquées interdisent exceptionnellement la venue des enfants, renseignez-vous auprès de celle de votre ville. Malheureusement, cette année, il est conseillé d’éviter les embrassades et de privilégier les salutations sans contact physique. Oui, on sait, ça rompt avec l’esprit de convivialité, de chaleur et de partage associé aux fêtes religieuses. Mais l’enjeu est de taille : les personnes âgées sont toujours aussi vulnérables face à l’épidémie, il nous faut redoubler de vigilance pour les protéger. Ainsi, pensez à bien respecter les gestes barrières et à vous laver régulièrement les mains. 

Même comme ça, il sera possible de profiter pleinement de cette journée avec vos proches !. 

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