Comme nombre de nos concitoyens, nous avons pris connaissance – hélas sans grande surprise – des annonces du Président de la République s’agissant de la « lutte contre le séparatisme islamiste ».

Sans surprise, car la démarche adoptée par Emmanuel Macron, celle qui consiste à faire des musulmans des citoyens d’exception qu’il faudrait placer sous contrôle politique, est précisément l’une des raisons pour lesquelles nous avions, dès 2018, initié une grande consultation des musulmans, puis fondé la plateforme L.E.S Musulmans. L’objectif était de doter les fidèles d’une organisation d’ampleur nationale, participative, transparente et au service de tous.

En moins de deux ans, nous avons posé les jalons de ce que le Président de la République prétend aujourd’hui appeler de ses vœux :

Une structuration organique et professionnalisée des communautés musulmanes, pleinement ancrée dans la société française, ouverte à tous, déconnectée des influences étrangères sans pour autant renier l’héritage culturel des générations précédentes, dotée d’un financement pérenne choisi par les musulmans de France eux-mêmes.

À ce jour, la plateforme rassemble plus de 12000 adhérents et donateurs, plus de 250 associations et mosquées, plus de 700 bénévoles et des salariés dédiés, œuvrant ensemble sur 10 projets et groupes de travail, partout à travers la France.

Mais loin de nos réalités de terrain, et dans un contexte de crise sociale et environnementale majeure, la mise à l’index des musulmans fournit avec constance une source fiable de diversion et de captation des sujets, auxquels sont particulièrement réceptives des franges racistes de l’électorat, particulièrement importantes durant les séquences électorales.

Une fois de plus, c’est une séquence de criminalisation qui vaut aux musulmans l’intense attention des médias, des partis politiques et des institutions, jusqu’au plus haut niveau de l’État. Une fois de plus, et c’est malheureux, le Président cède à un agenda politique qui vise à faire des musulmans des citoyens d’exception, puisque l’ensemble des mesures qui ont été annoncées les visent explicitement et spécifiquement. Le plan annoncé ne parle pas des réelles velléités séparatistes de certaines mouvances politiques dans le pays, ni mêmes des stratégies de lobbying de groupes idéologiques et/ou religieux de manière générale, mais vise nommément les musulmans, faisant d’eux la cible de toutes les stigmatisations, tout en s’en défendant du point de vue discursif.

Il est non moins malheureux de relever que la laïcité est une nouvelle fois dévoyée de son sens profond, quand un président de la République pourtant élu pour apaiser ces questions, s’autorise à dicter aux dignitaires du culte musulman les modalités de leur organisation et leur cadrage idéologique, en leur donnant un ultimatum (le CFCM est ainsi sommé de s’exécuter avant le 30 mars, sous peine de l’écarter au profit d’interlocuteurs plus dociles). La laïcité ne consiste-t-elle pas à respecter l’autonomie des communautés religieuses, dans le plus strict respect des lois, dans un dialogue sincère et constructif avec la République ?

À ce titre et compte tenu des autres mesures à venir, parachuter de dociles supplétifs, dont on assurera les subsides en ponctionnant de force l’argent des musulmans qui les rejettent, ne sera d’aucun secours, puisqu’aux yeux des racistes, la simple expression musulmane est déjà de trop.

Le Président, s’agissant des musulmans, s’est dit vouloir être « fraternellement autoritaire ».

Mais l’autoritarisme n’est jamais « fraternel ».

En tentant de mettre sous strict contrôle politique et organisationnel les structures musulmanes, le président prend le risque d’obtenir exactement l’effet contraire de ce qui est escompté : en actant la rupture et la défiance vis-à-vis des citoyens musulmans, visés ainsi par un discours d’exception, il encourage le repli qu’il prétend vouloir combattre.

Et pour quel bénéfice ?

Le Président se coupe un peu plus du quotidien social, culturel, cultuel et pluriel des Français du réel, qui vivent et font ensemble sur le terrain, pour céder aux sirènes d’un électorat qui ne sera jamais satisfait, tant que les musulmans n’auront pas été relégués à la plus complète et à la plus totale exclusion.

Le plan ainsi initié par le gouvernement, dont l’essentiel consiste à entraver les structures musulmanes en détournant des procédures sanitaires, financières et réglementaires usuelles pour en faire des instruments de répression, va conduire à un double échec :

D’une part, un échec politique, puisqu’il vient légitimer et valider une grille de lecture idéologique raciste émanant de l’extrême-droite, qui construit les musulmans comme un problème à réguler et à contrôler, au sein de la République, ouvrant la voie au pire.

D’autre part, un échec sociétal, puisqu’il marquera dans l’histoire en le signant de son nom, le moment où la République aura fait de ses citoyens musulmans des objets assignés au choix qui n’en n’est pas : vivre une religion conditionnelle, soumise au temps politique des extrêmes, ou partir.

Ce choix destructeur, nous le refusons. En tant que citoyens.

Nous lui substituons un espoir. En tant que croyants.

Nous voulons croire qu’il est encore possible pour l’État de faire preuve de lucidité et de dialogue sur ces questions, au risque d’atteindre un point de non-retour.

Poursuivant son travail quotidien auprès des structures de terrain et des musulmans du quotidien, la plateforme L.E.S Musulmans continue d’œuvrer pour le bien de tous, au service d’une vision rassembleuse, participative et professionnelle des organisations musulmanes de France.

COMMUNIQUÉ DES INITIATEURS #MARCHE10NOVEMBRE

Les initiateurs de la marche contre l’islamophobie du 10 novembre se félicitent de l’immense succès de la manifestation. Ce sont plus de 40 000 personnes, qui se sont retrouvées dans les rues de Paris, avec également des déclinaisons locales de la marche en régions. Un succès d’autant plus grand que la marche a été, durant toute la semaine qui l’a précédée, la cible d’une véritable campagne de diffamation, voire de haine, destinée à la saboter, à la délégitimer et à dissuader les gens de s’y rendre. Les initiateurs ont par ailleurs subi de nombreuses attaques, certains d’entre eux recevant des menaces de mort explicites.

Un tournant historique depuis la marche pour l’égalité de 1983

La marche du 10 novembre marque de toute évidence un tournant dans la situation : il ne s’agit rien moins que de la plus grande mobilisation antiraciste prise en charge par les premiers concernés depuis la grande Marche pour l’égalité de 1983, avec le soutien d’un large spectre d’organisations syndicales, associatives et politiques.

Héritiers et riches de cette histoire, les premiers concernés ont appris et ne laisseront pas les objectifs de cette marche historique leur échapper. Ils sont en effet acteurs de leur histoire avec tous ceux qui ont, à leur côté, co-initié cette marche ou signé la tribune. Les rues de Paris se sont ainsi remplies de dizaines de milliers de personnes, de tous âges, de toutes origines et de toutes confessions, citoyens révoltés, militants engagés, élus, personnalités, qui ont tous ensemble porté un message clair : l’islamophobie est un racisme qui doit être fermement combattu et considéré comme une « cause nationale » au même titre que le combat contre les autres discriminations. Dans de nombreuses prises de parole, la nécessité de se mobiliser contre tous les racismes a été rappelée.

La marche du 10 novembre, une démonstration d’unité

Nous n’en resterons pas là car, malheureusement, le succès de cette marche est également dû à un contexte particulièrement préoccupant pour les citoyens de confession musulmane : de l’attentat qui a visé l’imam de Brest le 27 juin dernier aux déclarations de Macron sur la « société de vigilance » et les « signaux faibles », qui jettent la suspicion sur l’ensemble des musulmans pratiquants ou non, à l’humiliation d’une femme voilée par un élu RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en passant par le vote d’une proposition de loi discriminatoire au Sénat ou l’attaque au couteau d’une jeune mère devant ses enfants. Sans oublier, la démonstration la plus récente de cette haine du musulman qui pousse au passage à l’acte : l’attentat contre la mosquée de Bayonne, le 28 octobre 2019.

N’en déplaise à ceux qui essaient d’entretenir de vaines polémiques, nous sommes fiers de la réussite de la marche du 10 novembre, véritable démonstration d’unité face à tous les semeurs de haine, une démonstration de force face à celles et ceux qui de l’extrême droite aux partis institutionnels en passant par les plus hauts sommets de l’État misent d’une manière ou d’une autre sur l’islamophobie.

Ce succès en appelle d’autres : les initiateurs, que sont l’élu de la ville de Saint-Denis, Madjid Messaoudene, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), la Plateforme L.E.S. Musulmans, le comité Adama, le nouveau parti anticapitaliste, l’union communiste libertaire et le journaliste Taha Bouhafs, se réuniront cette semaine et reprendront contact avec les organisations ayant appelé à la marche pour envisager les suites à donner à cette formidable journée de mobilisation populaire.

Paris, le 11 novembre 2019

 

We were astonished to learn that an attack took place on Monday, the 28 of October, against Bayonne’s mosque.

The platform L.E.S. Musulmans would like to express its deep solidarity with the two faithful, aged 74 and 78, who were seriously injured by gunshot and wishes them a quick recovery. Our thoughts are also with their families and, beyond the mosque, the entire Muslim community of Bayonne.

Today, no one can ignore the fact that the criminalization of religious practices through speeches carried out by certain political figures, as well as the banalization of overtly Islamophobic remarks broadcast with complacency by many media outlets, can lead to violent acts.

In 2019 alone, more than a dozen acts of Islamophobia targeted places of worship, including the attack on June 27 in front of the mosque in Brest, which nearly took the life of Imam Rachid Eljay. This week too, Thursday 25 and Sunday 27 October, swastikas were discovered on the site of a mosque in Charleville-Mézières. Also, in September, in the Rhone region, a mother wearing a hijab was the victim of a knife attack in middle of the street.

The media’s treatment of these racist acts, the timid condemnations of the government, as well as the absence of strong decisions to fight anti-Muslim hatred, contribute to a denial of the harsh reality lived by Muslims in France.

Once again, the platform L.E.S. Musulmans demands that Emmanuel Macron, President of the Republic, and Christophe Castaner, Minister of the Interior, fully appreciate the urgency of the situation and act concretely for the safety of mosques as well as that of Muslim personalities and imams targeted daily by racist speech and threats. The public authorities, who are well aware of the terrorist risk faced by Muslims in France, must take their responsibilities.

Finally, it is urgent that the state clarify its position when it comes to the editorial choices made by some news outlets that are using anti-Muslim hatred as a commercial argument. The law must be enforced and these media needs to be sanctioned when they exceed freedom of expression and instead fuel hatred. Those that encourage someone to commit a crime should not be allowed to hide behind the right to blasphemy or to the criticism of religions when they endanger millions of women, men and children of our country.

Paris, Monday, October 28, 2019

The platform “L.E.S. Musulmans”

www.lesmusulmans.fr

contact@lesmusulmans.fr

Nous apprenons avec stupeur qu’un attentat a eu lieu lundi 28 octobre contre la mosquée de Bayonne.

La plateforme L.E.S. Musulmans exprime sa profonde solidarité avec les deux fidèles de 74 et 78 ans grièvement blessés par balles et leur souhaite un prompt rétablissement. Nos pensées vont par ailleurs à leurs familles et, au-delà de la mosquée, à l’ensemble de la communauté musulmane de Bayonne.

Nul ne peut aujourd’hui ignorer que la criminalisation de la pratique religieuse à travers les prises de paroles de certaines personnalités politiques et la banalisation des propos ouvertement islamophobes accueillis avec intérêt par nombre de médias nourrissent les passages à l’acte.

Pour la seule année 2019, plus d’une dizaine d’actes islamophobes ont visé des lieux de culte, dont l’attentat le 27 juin dernier, devant la mosquée de Brest, qui a failli coûter la vie à l’imam Rachid Eljay. Cette semaine, jeudi 25 et dimanche 27 octobre, des croix gammées ont été découvertes sur le chantier d’une mosquée à Charleville-Mézières. Citons en outre, en septembre, dans le Rhône, cette mère de famille portant un hijab victime d’une attaque au couteau en pleine rue.

Le traitement médiatique de ces actes racistes, les condamnations timides du gouvernement, tout comme l’absence de décisions fortes pour endiguer la haine anti-musulmane participent à une négation d’une réalité vécue difficilement par les musulmans en France.

La plateforme L.E.S. Musulmans exige une nouvelle fois qu’Emmanuel Macron, président de la République, ainsi que Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, prennent réellement la mesure de l’urgence et agissent concrètement pour la sécurité des mosquées comme celles des personnalités musulmanes et des imams visés par des discours racistes et les menaces quotidiennes. Les pouvoirs publics, qui n’ignorent rien du risque terroriste visant les musulmans de France, doivent prendre leurs responsabilités.

Il est enfin urgent que l’Etat clarifie sa position face aux choix éditoriaux de certaines rédactions qui ont fait de la haine anti-musulmane un argument commercial. La loi doit être appliquée et ces médias sanctionnés lorsqu’ils outrepassent la liberté d’expression pour verser dans l’incitation à la haine. Ces pousse-au-crime ne doivent plus être autorisés à se cacher derrière le droit au blasphème ou à la critique des religions lorsqu’ils mettent en danger plusieurs millions de femmes, d’hommes et d’enfants de notre pays.

Paris, lundi 28 octobre 2019
La plateforme L.E.S. Musulmans
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contact@lesmusulmans.fr

La plateforme L.E.S. Musulmans dénonce fermement la montée des propos islamophobes qui ont ponctué les différents débats télévisés suite à la campagne d’affiche de la FCPE.

Au-delà du sujet portant sur les mamans en foulards et les sorties scolaires (voir notre position), les propos incitants à la haine s’enchaînent. Pour ne citer que les derniers en date, nous vous listons ici les passages en question :

Chaîne : CNEWS
Programme : L’heure des prosDate de diffusion : 24 septembre 2019 Heure : 9h16

Intervenant : Charlotte d’Ornellas

Chaîne : CNEWS
Programme : PunchlineDate de diffusion : 24 septembre 2019 Heure : 19h16

Intervenant : Mohamed Sifaoui

Chaîne : LCI
Programme : Audrey and CO

Date de diffusion : 24 septembre 2019 Heure : 10h35

Intervenant : Lydia Guirous

C’est dans ce contexte de propos indignes et du climat nauséabond que subissent les musulmans, que La Plateforme a saisi le Conseil Supérieur de l‘Audiovisuel (CSA) afin d’inciter son directeur à prendre position.

L’heure est grave et elle appelle à une action volontariste. Il est temps que le Conseil, comme il l’a récemment fait contre des propos ouvertement homophobes, prenne ses responsabilités face à la monté et à la banalisation de la parole islamophobe.

Notre lettre :

Le 26 Septembre 2019.

Monsieur Roch-Olivier Maistre

Monsieur,

En tant que président du CSA, vous avez la charge de veiller, sur les antennes de radio et de télévision, au respect de la pluralité des débats et des lois en vigueur, notamment en matière de lutte contre les discriminations, d’apologie du terrorisme, d’incitation à la haine envers toute personne ou communauté visée.

C’est notamment à ce titre que le CSA a, récemment, pris des décisions et des sanctions sous forme de suspension ou de lourdes amendes contre des émissions et chaînes ayant franchi ces limites.

Pourtant, s’agissant des musulmans, il ne se passe pas une semaine sans que des débats télévisés donnent lieu, en l’absence de toute contradiction sur le plateau, à un flot de déclarations toutes plus racistes les unes que les autres, sans que le CSA intervienne à ce jour pour mettre un coup d’arrêt à des pratiques qui, en plus de ne respecter aucun principe de déontologie journalistique (débat contradictoire, vérification des faits, etc.), jettent nos concitoyens musulmans en pâture à une frange des téléspectateurs, réceptifs à des idéologies islamophobes et racistes.

Ces discours ont des conséquences dans le monde réel :

Agressions, attaques de mosquées, discriminations, tentatives de meurtre, dégradations… L’examen approfondi de ces dossiers sans cesse plus nombreux, montre que les gens qui passent à l’acte sont nourris et influencés par ces discours qui, sans contradiction et répétés ad nauseam, participent à forger l’imaginaire collectif et les normes de violences devenues désormais acceptables, surtout, lorsqu’elles visent des musulmans qu’on a médiatiquement déshumanisés.

Il vous appartient donc d’agir avec la plus grande fermeté, conformément à votre mandat, afin que les discours de haine et de stigmatisation des musulmans soient explicitement et lourdement sanctionnés.

À titre indicatif, voici quelques passages récents visés par des saisines massives du CSA, sur lesquels nous appelons tout particulièrement votre vigilance :

Chaîne : CNEWS
Programme : L’heure des pros
Date de diffusion : 24/09/2019
Heure : 9h16
Intervenant : Charlotte d’Ornellas

Chaîne : CNEWS
Programme : Punchline
Date de diffusion : 24/09/2019
Heure : 19h16
Intervenant : Mohamed Sifaoui

Chaîne : LCI
Programme : Audrey and CO
Date de diffusion : 24/09/2019
Heure : 10h35
Intervenant : Lydia Guirous

Nous suivrons avec la plus grande attention les décisions que vous rendrez suite à ces saisines et, au-delà, l’action que vous mènerez pour que les chaînes appliquent les règles déontologiques qui s’imposent, de manière pro-active plutôt qu’une fois le mal fait.

À ce titre, nous souhaiterions convenir d’une audience formelle avec vous et vos équipes, à votre convenance, afin de vous exposer des mesures concrètes dans ce sens :

– Respect de la diversité dans les équipes radio/TV, puisqu’à ce jour les minorités sont massivement sous-représentées, notamment (mais pas uniquement) sur les chaînes de service public

– Présence systématique d’intervenants musulmans représentatifs lors des débats qui les concernent

– Audit annuel des programmes et évaluation, spécifiquement sur les discours de haine dans les médias radio-télévisés, toutes communautés confondues

Monsieur le président, nous vous remercions de toute l’attention que vous porterez à cet aspect crucial de votre mission et nous tenons à disposition, ainsi que les centaines d’associations que nous représentons et nos milliers d’adhérents, afin de vous soutenir dans son accomplissement.

Respectueuses salutations,

L.E.S. Musulmans. 

Parallèlement à ce lettre, il est de notre devoir de citoyen, au-delà de la colère légitime que ces propos suscitent de passer à l’action : « Pour ne plus subir, agir »

 

 

C’est avec une très vive émotion que nous apprenons qu’une femme musulmane, portant un foulard, a été agressée hier, mercredi 11 septembre, à Sury-le-Comtal (Loire) alors qu’elle était accompagnée de son époux et de ses deux enfants.

Gravement touchée au cou, au sternum et au dos lors de cette tentative de meurtre au couteau, cette mère de famille est aujourd’hui dans une situation préoccupante : son pronostic vital est en effet engagé.

La plateforme L.E.S. Musulmans témoigne sa solidarité et son soutien à la victime ainsi que sa famille et se tient à leur disposition. Nous prions pour son prompt rétablissement.

Cet évènement tragique, qui fait suite à une escalade dans la violence et la gravité des attaques visant les musulmans, convoque la responsabilité des pouvoirs publics et la vigilance de tous. La condamnation franche et sans ambiguïté, la prévention et la répression de tels actes s’imposent de toute urgence.

À l’heure où certains évoquent déjà des « troubles psychiatriques » et un « fort état d’ébriété » pour exonérer l’assaillant, nous exigeons que cette attaque fasse l’objet d’une enquête approfondie, en tenant compte du possible motif islamophobe, conformément aux directives de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qu’a ratifié la France.

Nous assistons ces derniers mois à une surenchère et à une banalisation des violences et des discours islamophobes, passant des insultes aux discriminations, aux dégradations de lieux de culte, à la tentative de meurtre d’un imam, puis aux attaques contre des femmes, avec désormais la volonté manifeste de tuer.

Soyons pleinement conscients qu’il s’agit d’un moment décisif en France où, plus que jamais, il est nécessaire que tout le monde fasse front contre l’islamophobie, plutôt que de revendiquer le droit de s’en réclamer.
 
Paris, le 12 septembre 2019

Nous apprenons avec une vive émotion que notre imam, frère et ami Rachid Eljay a été la cible d’une tentative de meurtre à l’arme à feu cet après-midi aux alentours de 16h devant la mosquée Sunna à Brest. Un membre de son équipe a lui aussi été blessé par balles.

Dans le même temps, à quelques minutes d’intervalle, un homme a envoyé à plusieurs rédactions une lettre dans laquelle il indique vouloir tuer Rachid Eljay.

Nous ignorons pour l’heure s’il s’agit d’une coïncidence ou si l’auteur des tirs est celui qui a rédigé et envoyé cette lettre.

Cette tentative de meurtre visant explicitement un imam dans un lieu de culte atteint un niveau de gravité sans précédent. Elle s’inscrit en outre dans une série d’attaques constantes de personnalités politiques et médiatiques contre l’imam Rachid Eljay, devenu en quelques années la cible privilégiée de leur haine et de leur islamophobie.

Rachid Eljay, imam-enseignant auprès de centaines de milliers de personnes et co-fondateur de la plateforme L.E.S. Musulmans, n’a cessé d’œuvrer à l’éducation, à la responsabilisation, à la paix entre tous dans ses prêches à la mosquée de Brest et ses vidéos sur Internet.

Dans ces moments, nous prions pour eux et nous tenons auprès de leur famille, nuit et jour, en espérant leur prompt rétablissement. Rachid Eljay et la seconde victime sont actuellement à l’hôpital afin d’y être soignés.

Nous exigeons des pouvoirs publics qu’ils prennent de toute urgence toutes les mesures nécessaires pour protéger les lieux de cultes musulmans et assurer la sécurité des imams et des personnalités musulmanes visés par des discours racistes et des menaces.

Il est temps que l’État prenne toutes ses responsabilités face au risque terroriste islamophobe qui vise les citoyens de confession musulmane, comme l’a relevé à plusieurs reprises le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Paris, le 27 juin 2019

L’amendement qui prévoyait d’interdire aux mamans portant un foulard d’accompagner élèves et professeurs lors des sorties scolaires a été abandonné ce jeudi 13 juin par les députés et sénateurs réunis à l’occasion d’une commission paritaire préparant l’examen de la loi sur l’éducation, la loi dite « Blanquer ».

Mamans accompagnatrices : la plateforme L.E.S. Musulmans s’oppose à un texte liberticide

Proposé par le groupe Les Républicains au Sénat, cet amendement liberticide avait été voté le 15 mai dernier. Grâce à votre mobilisation ainsi que le travail des associations, en particulier l’action ciblée de notre partenaire le CCIF, les partis politiques et le gouvernement ont entendu notre large opposition à un tel recul des libertés fondamentales.

Félicitations à toutes les personnes qui se sont mobilisées. Il faut aussi se satisfaire de cet acte de lucidité que représente l’abandon de cet amendement, tout en restant très vigilants quant à la suite des débats, pour éviter toute nouvelle tentative similaire à l’avenir.

Enfin, un bilan de l’impact des lois de 2004 et 2010 sur l’exclusion des femmes musulmanes, dans l’accès au travail et l’éducation et plus généralement dans la société s’impose. Soucieuse que les libertés et le vivre-ensemble soit préservés, la plateforme L.E.S. Musulmans lance un appel pour qu’une telle initiative voit au plus vite le jour.

Paris, jeudi 13 juin 2019.
La plateforme L.E.S. Musulmans
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La plateforme L.E.S. Musulmans s’oppose à l’exclusion des femmes portant un foulard

« Le Sénat interdit le port du voile lors des sorties scolaires » ; c’est en ces termes que les sénateurs Les Républicains ont affiché leur volonté de stigmatiser une fois encore les femmes musulmanes. Alors que l’amendement voté visait prétendument l’ensemble des signes religieux, l’intention est claire : poursuivre la stigmatisation des musulmans électoraliste des musulmans, pour palier à l’absence de projet politique. Revenons sur l’état du droit :

  • Il n’y a pas de vide juridique. La loi permet explicitement aux parents accompagnateurs lors des sorties scolaires de porter la tenue de leur choix, dès lors qu’il n’y a ni troubles à l’ordre public ni prosélytisme.
  • Le Conseil d’État a déjà statué sur cette question : les mamans portant un voile ne sont pas concernées par la loi sur les signes religieux à l’école.
  • Dans une décision du 9 juin 2015, le tribunal administratif de Nice a rappelé le droit : les parents accompagnateurs lors des sorties scolaires doivent être considérés comme des usagers du service public et ne subir de restrictions relatives à leurs convictions religieuses.

Alors que la France connaît de grandes tensions depuis six mois, que la crise économique et sociale n’a jamais été aussi saillante, des politiciens choisissent de s’en prendre à des femmes, à des enfants et à leurs établissements scolaires : en choisissant d’interdire à des mamans d’offrir bénévolement de leur temps à l’école de leurs enfants, Les Républicains nient leurs droits et organisent plus encore la précarité et l’exclusion d’écoliers qui, faute de personnel encadrant, ne pourront plus bénéficier de sorties scolaires, sans que le gouvernement ne s’oppose à un tel projet avec la fermeté nécessaire.

En conséquence, la plateforme L.E.S. Musulmans et le collectif contre l’islamophobie en France s’opposent fermement au vote de cet amendement à l’Assemblée nationale et demande au gouvernement de marquer clairement son opposition à un tel projet liberticide.

Nous appelons à la mobilisation de chacun pour mettre un terme à cette surenchère islamophobe qui désormais n’affecte plus les seuls musulmans, mais met en péril les valeurs cardinales et la devise du pays. Pour cela, trois actions simples :

  1. L’ensemble des femmes et des hommes politiques attachés au principe de liberté, inhérent à celui de laïcité, peuvent manifester clairement leur opposition à cette amendement contraire aux libertés fondamentales, sans complaisance.
  2. Les citoyens peuvent envoyer un mail à leurs élus locaux, députés et maires, afin de leur signifier leur ferme volonté de les voir marquer leur désaccord. (Retrouvez le contact mail du député dont vous dépendez, entrez ici le nom de votre commune / circonscription).
  3. Toute exclusion de parent accompagnateur doit faire l’objet d’un signalement et donnera lieu à des poursuites judiciaires systématiques, dans toutes les juridictions ou ce sera nécessaire.

La plateforme L.E.S. Musulmans restera mobilisée jusqu’à l’abandon total de cet amendement.

La plateforme L.E.S. Musulmans
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