Coronavirus : tout ce qu’il faut savoir

Depuis quelques semaines, les inquiétudes liées à l’épidémie COVID-19 grandissent, à juste titre, en France. La mesure de la crise sanitaire qui secoue une large partie du monde – et a fortiori l’Europe – semble être prise progressivement. Alors que les mesures de confinement viennent officiellement d’entrer en vigueur dans notre pays, il nous semblait important de vous proposer un article récapitulatif pour répondre à vos nombreuses questions. Qu’est-ce que le coronavirus ? Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement ? Que devons-nous et que pouvons-nous faire pour participer à l’effort collectif de lutte contre cette pandémie ? Voici les informations essentielles.

Ce que l’on sait sur ce nouveau coronavirus

Ce qu’il faut dire d’emblée c’est que le COVID-19 suscite encore de nombreuses interrogations. Les scientifiques de nombreux pays travaillent d’arrache-pied pour déterminer l’origine exacte de ce virus, ses manifestations, ses mutations et trouver des nouvelles méthodes de diagnostic et un vaccin. C’est donc une course contre la montre qui impose des mesures drastiques et un engagement collectif conséquent.

Ce que l’on sait, pour l’instant, c’est que les premiers cas ont été signalés en décembre 2019 par la Chine. C’est plus précisément dans la ville de Wuhan que des cas groupés de pneumonies sont apparus, entre novembre et décembre de la fin de l’année dernière, et ont entraîné plusieurs décès. Le virus responsable de ces morts a été identifié comme un nouveau coronavirus, un virus de très grande taille qui doit son nom latin (en français, virus à couronne) à son aspect. La famille des coronavirus comptait jusqu’alors six formes différentes provoquant des maladies très diverses : du rhume le plus bénin à des syndromes respiratoires aigus sévères (SRAS). Si la plupart des souches du virus ne contaminent pas directement l’être humain, certaines peuvent lui être transmises par le biais d’un animal. D’ailleurs, c’est vraisemblablement ce qui est à l’origine du COVID-19 (COVID pour COrona VIrus, Disease *maladie en anglais*, 2019) et, bien que cela n’ait pas encore été établi avec certitude, la chauve-souris est la principale « suspecte ».

Comme on a pu le constater dans des circonstances dramatiques ces dernières semaines, le virus se transmet aussi entre humains, et à grande vitesse. La transmission se fait principalement lors de contacts rapprochés, par des postillons projetés en toussant ou lors d’éternuements. Rappelons que le virus dispose de trois portes d’entrée vers l’organisme, la bouche, le nez ou les yeux, et que ce sont des parties de notre visage que nous touchons assez régulièrement. Autre vecteur privilégié donc : le contact des mains avec des surfaces infectées. De fait, le virus peut survivre quelques heures, voire quelques jours selon la température et le taux d’humidité, sur diverses surfaces, comme le plastique ou le métal, si elles n’ont pas été soigneusement nettoyées.

Les symptômes

L’un des problèmes majeurs est que le COVID-19 ne présente, en apparence, aucune spécificité. Les signes cliniques principaux qu’on lui associe, parmi lesquels la fièvre, la toux sèche, la gêne respiratoire, mais aussi, dans certains cas, de la fatigue, des maux de tête ou des courbatures, peuvent laisser à penser à d’autres maladies. Dans les cas les plus graves, c’est une détresse respiratoire qui apparaît et qui nécessite une hospitalisation d’urgence. En réalité, le diagnostic ne peut être confirmé que par un test biologique mais depuis quelques jours, il n’est plus systématique. Ces tests sont désormais réservés aux personnes présentant des signes de gravité ou aux personnels de santé avec symptômes.

Qui est le plus sujet à risque ?

Les personnes âgées et immunodéprimées sont les plus susceptibles de développer des formes sévères de la maladie. De même que les personnes présentant des maladies chroniques préexistantes, telles que l’hypertension, des maladies cardiovasculaires, du diabète, ou des maladies respiratoires et hépatiques. Les femmes enceintes, à partir du 3ème trimestre, ainsi que les personnes présentant une obésité morbide font, selon le Haut conseil de la santé publique, également partie des personnes vulnérables.

En revanche, les enfants de moins de quinze ans seraient peu susceptibles de déclencher une forme sévère du coronavirus. Ils restent toutefois des vecteurs potentiels de la contamination. Il est important de rappeler que toute personne peut être porteur du virus, sans forcément déclencher la maladie. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré que « 80% des gens ne font pas ou peu de symptômes », précisant que c’est donc « un virus qui est asymptomatique ou bénin chez l’immense majorité des Français ». Ainsi, beaucoup peuvent participer à la propagation de la maladie sans même s’en rendre compte. C’est pourquoi chaque personne doit impérativement suivre les recommandations mises en place : ce n’est pas parce que vous vous sentez bien que vous n’êtes pas porteur du virus. De même, les malades qui présentent des symptômes de faibles intensité n’en sont pas moins contagieux. Vos faits et gestes peuvent ainsi avoir des conséquences sur vos proches, vos voisins, votre entourage. Les précautions sont donc de mise.

Concrètement, que devons-nous faire ?

Si vous n’avez pas de symptômes :

  • Restez chez vous. Bien sûr, ce n’est pas possible pour tout le monde, on le sait…mais vraiment, si vous le pouvez, restez chez vous. Limitez vos déplacements et les contacts avec les gens au maximum.
  • Respectez les consignes de sécurité : afin de vous protéger et éviter la propagation, lavez-vous les mains régulièrement, toussez ou éternuez dans votre coude, utilisez des mouchoirs à usage unique, saluez sans se serrer la main et évitez les embrassades. Évitez de vous toucher les yeux, le nez ou la bouche.
  • Ne surchargez pas le 15 et les urgences inutilement. Ils ne doivent être contactés qu’en cas de symptômes graves. Si vous avez des questions non médicales sur le coronavirus, composez le numéro dédié : 0800 130 000.
  • Les personnes atteintes d’une maladie chronique et/ou suivant un traitement de fond peuvent se faire délivrer des médicaments par les pharmaciens sans besoin de renouveler leur ordonnance auprès de leur médecin traitant. 

Si vous avez été en contact avec une personne malade :

  • Isolez-vous à votre domicile pendant 14 jours.
  • Prenez votre température corporelle deux fois par jour.
  • Surveillez l’apparition de symptômes.

Si vous avez des symptômes du COVID-19 :

  • Restez à domicile et isolez vous des autres personnes vivant dans le foyer ou portez un masque à leur contact.
  • Ne pas prendre d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) qui pourrait être un facteur aggravant de l’infection. Prenez du paracétamol (doliprane, efferalgan…).
  • Ne vous rendez pas chez votre médecin, appelez-le.
  •  Désinfectez et lavez chaque jour les surfaces touchées.
  •  Reposez-vous. Dans 85% des cas, la maladie guérit avec du repos.

Si vos symptômes du COVID-19 s’aggravent :

  • Appelez le Samu (15) ou le 114 (pour les personnes malentendantes) si des symptômes graves, tels que des difficultés respiratoires, des signes d’étouffement ou un malaise, apparaissent.
  • N’allez pas à l’hôpital, c’est le Samu qui décidera si le patient nécessite une prise en charge. Un hôpital de référence a été désigné dans chacun des départements de France.

Où en est la France ?

En France, les premiers malades ont été déclarés le 24 janvier 2020. Depuis, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter. Selon le Ministre de la Santé, le bilan est passé ce mardi 17 mars, à 175 morts et 7730 cas de contamination (dont 699 personnes en réanimation).  À noter que 7% des morts ont moins de 60 ans. Toutes les régions françaises sont touchées, dans et hors des frontières hexagonales ; les plus affectées étant l’Ile-de-France, l’Auvergne Rhône-Alpes, le Grand-Est et les Hauts-de-France.

Le dépistage n’étant pas systématique, il faut partir du principe que le nombre de cas est largement sous-estimé, notamment en région francilienne.

Pour faire face à cette pandémie, l’exécutif a adopté une série de mesures historiques. Si elles sont contraignantes pour la plupart d’entre nous, elles apparaissent aujourd’hui comme le meilleur moyen de freiner la progression de l’épidémie.

Les mesures mises en place

Ces dispositions sont susceptibles d’évoluer et seront régulièrement mises à jour sur cette page. Dernière actualisation : mardi 17 mars à 22h00.

Services publics 

  • Fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités. Une continuité pédagogique est mise en place via « Ma classe à la maison », la plateforme dédiée du CNED. Cette dernière ayant rencontré un certain nombre de problèmes au démarrage, n’hésitez pas à vous rapprocher des enseignants de vos enfants pour suivre avec eux et étudier les différentes possibilités. Par ailleurs, rappelons que pour les personnels nécessaires à la gestion de la crise sanitaire, l’accueil des enfants de moins de 16 ans dans les établissements scolaires est maintenu.
  • La plupart des autres services publics sont maintenus (transports, sécurité, collecte des déchets, services administratifs…) ; certains ont simplement procédé à une réorganisation de leur fonctionnement ou une réduction de leur rythme.
  • Depuis ce lundi 16 mars, les tribunaux sont fermés au public, sauf pour le traitement des contentieux essentiels. De nombreux procès ont été ajournés.
  • Les examens et concours qui devaient avoir lieu ces trois prochaines semaines ont été reportés.
  • Le second tour des élections municipales a également été reporté.

Lieux publics et commerces

  • Les établissements recevant du public sont fermés (les lieux de culte, les centres commerciaux, restaurants, bibliothèques, musées…). Les rassemblements étant interdits, les prières collectives à la mosquée ne peuvent avoir lieu. Pas de jumu’a (prière du vendredi) ces 15 prochains jours. Des mosquées s’organisent pour proposer des prêches en live, nous vous tiendrons au courant.
  • Les pharmacies, stations-services, banques, bureaux de tabac et commerces alimentaires restent ouverts.
  • La sécurité d’approvisionnement en produits alimentaires est garantie. Aussi, même si l’on peut comprendre la panique qui a gagné certains d’entre nous, nous rappelons qu’il n’est pas nécessaire de faire des stocks de 6 mois.

Transports et déplacements

Depuis ce mardi 17 mars, la France est entrée dans une phase de confinement quasi-totale. Afin de limiter la propagation du virus, chaque citoyen est invité à réduire ses déplacements et ses rencontres au maximum. Seules les exceptions suivantes sont tolérées :

  • trajet entre le domicile et le travail
  • sortie à proximité du domicile pour aller faire ses courses ou aller à la pharmacie
  • sortie pour des motifs de santé
  • sortie pour des motifs familiaux impérieux (aide à une personne vulnérable, garde d’enfants, etc.)
  • sortie brève, à proximité du domicile, pour une activité physique individuelle

Chaque sortie doit être justifiée. Pour ce faire, il faudra se munir d’un document attestant sur l’honneur le motif de son déplacement. L’attestation peut être retranscrite sur papier libre ou remplie directement sur son smartphone. Le gouvernement a annoncé le déploiement de 100 000 policiers sur le territoire pour veiller à ce que ces consignes soient respectées. Des contrôles seront donc régulièrement effectués. Le non respect de ces règles entraînera une amende de 38 euros ; amende qui pourra à terme être portée à 135 euros.

Évidemment, les gestes barrières doivent être appliqués à chaque sortie.

  • Les transports en commun et interurbains continuent de fonctionner mais avec un trafic fortement réduit.
  • La France, et tous les autres pays membres de l’Union Européenne, ont décidé de fermer leurs frontières pour une durée minimale de 30 jours. Là encore, quelques exceptions sont envisagées…notamment pour les européens bloqués à l’étranger et qui souhaiteraient rentrer dans leur pays. Si tel est votre cas, il vous faut urgemment prendre attache avec l’ambassade française de la ville où vous vous trouvez.

Ce que vous pouvez faire, en plus, pour aider.

Oui, il y a un certain nombre d’inconnus. Oui, les mesures sont contraignantes. Oui, il y aura un avant et un après cette crise sanitaire mondiale. Mais rien de tout ça ne nous empêche d’inventer de nouvelles solidarités, de nous rendre disponibles pour nos proches et nos voisins (dans le respect des consignes, évidemment) et de contribuer à la lutte contre cette pandémie.

  • Si vous le pouvez, n’hésitez pas à proposer de l’aide à vos voisins les plus vulnérables. Laissez-leur un mot ou passez-leur un coup de fil : ils auront peut-être besoin de courses, d’informations ou autre.
  • Prenez des nouvelles de vos proches par message ou téléphone, et encouragez-les à en faire de même avec leurs propres cercles amicaux et familiaux.
  • Peut-être pouvez-vous offrir de votre temps pour soutenir des associations, notamment à travers des activités à distance ? Contactez-les par mail ou téléphone et proposez vos compétences.
  • Sur les réseaux sociaux, des citoyens ont appelé à rendre hommage tous les soirs aux personnels de santé qui sont tous les jours en première ligne contre ce virus. L’idée est simple : à 19h, on sort sur son balcon et on applaudit ! Si vous le faites, n’hésitez pas à nous envoyer vos images.

Prenez soin de vous et de vos proches.