Il y a quelques jours, la plateforme L.E.S. Musulmans avait fermement dénoncé la déferlante islamophobe qui s’empare actuellement de nombreux médias et personnalités politiques. Les rassemblements et discussions autour de l’alarmante montée de l’antisémitisme en France se sont ouverts dans un climat de tension favorisé par une libération de la parole discriminatoire et stigmatisante, et légitimé par les médias.

L’instrumentalisation presque systématique de la nécessaire lutte contre l’antisémitisme est pernicieuse et se fait aux dépens d’une partie de la population et des valeurs françaises d’égalité et de fraternité. Il est impératif de s’attacher à lutter de manière juste et égalitaire contre toutes les formes de racisme et de discrimination, plutôt que de monter les communautés religieuses les unes contre les autres.

C’est dans ce contexte que notre partenaire dans la lutte contre l’islamophobie, le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France), appelle à la mobilisation de tous les citoyens afin de dénoncer le procès d’intention que les musulmans subissent à tort, et appeler à l’unité.

Comment agir face à l’islamophobie?

Nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte contre l’islamophobie. À ce titre, le CCIF propose deux champs d’action, avec des courriers modèles à disposition.

  • Action 1 : signaler les propos au CSA
  1. Rendez-vous sur le site du CSA ;
  2. Signalez les propos qui incitent à la haine des musulmans ;
  3. Encouragez votre entourage à en faire de même pour que la mobilisation soit massive ;
  4. Reprenez à l’étape 1 chaque fois que vous entendez des propos problématiques.
Votre saisine concerne : Un service de télévision
Le nom de la chaîne concernée : LCI
Le nom du programme ou de la publicité : La Matinale LCI
La date de diffusion : 19.02.19
L’heure approximative de diffusion : 08h30
Votre saisine concerne : La déontologie de l’information et des programmes
Décrivez le motif précis de votre saisine : Les propos tenus par Eric Zemmour, invité exclusif de l’émission, étaient abjects, profondément choquants et stigmatisants envers une grande partie du peuple français. Ces propos tenus, dans le cadre d’une émission grand public, sont constitutifs d’une incitation aux comportements discriminatoires, à la haine et à la violence à l’égard d’un groupe déterminé, en l’espèce les musulmans. Il me semble donc essentiel que la chaîne soit sanctionnée pour avoir donné un porte-voix à ces propos pernicieux pour la cohésion nationale.
Voici les propos : « Il y a une alliance entre l’extrême gauche, qui cherche des troupes avec les jeunes musulmans de banlieue contre le capitalisme, et les Frères musulmans qui cherchent des alliés pour islamiser la France et abattre juifs et chrétiens. » Ou encore : « (…) de nous avoir expliqué que l’islam est une religion de paix et d’amour alors que cet antisémitisme est le produit d’une culture islamique qui vient de très loin ».
  • Action 2 : écrire à vos élus
  1. Recherchez les coordonnées de vos maires, députés (prenom.nom@assemblee-nationale.fr) et sénateurs (p.nom@senat.fr) ;
  2. Copiez et adaptez le courrier-type dans l’encadré ci-dessous ;
  3. Envoyez en mettant l’adresse contact@islamophobie.net en copie ;
  4. Encouragez votre entourage à en faire de même pour que la mobilisation soit massive.
Objet : Demande d’audience
Madame le Maire / Monsieur le Maire / Madame la Sénatrice / Monsieur le Sénateur / Madame la Députée / Monsieur le Député,
J’observe avec grande inquiétude l’évolution de notre société depuis les attentats de 2015. Force est de constater que des millions de nos concitoyens musulmans font face à un climat de suspicion généralisée. Celui-ci est notamment alimenté par la propagation d’un discours islamophobe ayant pour finalité de stigmatiser vos concitoyens de confession musulmane.
Aujourd’hui, c’est avec effroi que je constate qu’une nouvelle étape est franchie en toute impunité puisque on accuse l’ensemble des musulmans d’antisémitisme.
Mon indignation est d’autant plus grande que ces propos sont le fait de femmes, d’hommes politiques, d’élus, d’intellectuels, de journalistes, etc. Ces raccourcis sont insupportables et de nature à susciter de la haine et de la violence à l’encontre des musulmans.
Eu égard à cette expression croissante d’amalgames concernant des citoyens français en raison de leur foi, il apparaît indispensable de travailler de concert contre les préjugés et les discours de haine.
Soucieux de contribuer au mieux vivre-ensemble, je souhaite vous rencontrer afin de vous faire part de mes inquiétudes et d’échanger sur les questions de racisme et d’islamophobie : des questions qui, je l’espère, seront considérées avec grande attention de votre part.
Pour combattre toutes les formes de racisme, notre pays a besoin d’une unité sans faille.
Toutefois, il reste encore un long chemin à parcourir et toutes les forces sont requises.
En connaissance de votre attachement aux valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté et afin de vous exposer plus avant les perspectives offertes sur ce sujet, je vous prie, cher(e) élu(e) de la République, de bien vouloir m’accorder une audience qu’il vous plaira de fixer selon votre convenance.
Je vous remercie de bien vouloir me tenir informé(e) des suites que vous entendez réserver à ma requête.
Veuillez agréer, Madame le Maire / Monsieur le Maire / Madame la Sénatrice / Monsieur le Sénateur / Madame la Députée / Monsieur le Député, l’expression de ma haute considération.

La mobilisation, c’est maintenant.

Les statistiques publiées la semaine dernière par le ministère de l’Intérieur ont indiqué une augmentation de 74% du nombre d’attaques antisémites en France, passant de 311 en 2017 à 541 en 2018. La montée de l’antisémitisme qui sévit dans notre pays doit être dénoncée, combattue et sanctionnée au même titre que toutes les formes de racisme.

Malheureusement, force est de constater que ce qui aurait pu constituer une occasion de rassemblement et d’unité pour faire face collectivement à la haine, se transforme depuis quelques jours en offensive islamophobe.

Une déferlante islamophobe

Du député Eric Ciotti, qui préconise l’interdiction du voile pour les mères accompagnatrices de sorties scolaires, à Dorothée Moureaux, directrice d’école qui veut « mettre au pas les musulmans » en passant par Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, qui fantasme un « antisémitisme ancré dans la culture musulmane », tous ont un coupable désigné : le musulman.

Nous sommes à un moment où la haine ne se cache plus et où l’opportunisme politique est sans limites, peu importent les conséquences sur la population. Ces discours, qui se répandent comme une traînée de poudre sur les plateaux télévisés comme sur les réseaux sociaux, ne sont pas le fait des seuls groupuscules identitaires d’extrême droite, mais de personnalités politiques et médiatiques, qui savent qu’elles peuvent se lancer dans une surenchère islamophobe, sans être inquiétées.

« Antisémitisme musulman » pour les uns ou « antisémitisme islamique » pour les autres, autant d’affirmations qui ne sont bien évidemment appuyées par aucun chiffre, aucune étude et aucun rapport sérieux, comme il serait tout aussi absurde de parler d’une « islamophobie juive » ou d’une « christianophobie hindoue ». Les individus sont responsables de leurs actes, pas de leur couleur de peau ni de leur religion.

Luttons contre tous les racismes

Dès lors, on comprend que la principale fonction de ces mises en cause n’est pas de lutter égalitairement contre toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme et l’islamophobie sont des composantes contemporaines, mais plutôt de désigner des ennemis : les musulmans.

S’il faut dénoncer avec force et sans aucune concession ces amalgames volontaires et accusations diffamatoires contre les musulmans, c’est tout simplement parce qu’elles ont des conséquences destructrices sur les relations entre nos concitoyens et entretiennent le climat délétère dans lequel ils évoluent.

Il faut s’attacher à lutter de manière juste et égalitaire contre toutes les formes de racisme et de discrimination, plutôt que de monter les communautés religieuses les unes contre les autres.

Le président Macron doit réagir

Nous en appelons à l’État et au président de la République, élu notamment pour faire barrage au Front National, afin qu’il prenne ses responsabilités en la matière. Il lui revient de mener une politique de rassemblement et de lutte égalitaire contre tous les racismes, sans céder aux passions tristes qui antagonisent la société.

Nous attirons l’attention du CSA avec inquiétude et gravité, afin qu’il fasse preuve d’une vigilance renouvelée, quant aux discours islamophobes qui se diffusent sans la moindre contradiction, sur nombre de plateaux télé et radio.

Enfin, nous demandons à tous nos concitoyens une exigence renouvelée, quant aux actes de discrimination et de violence, en les appelant à faire œuvre de solidarité avec toutes les communautés cibles du racisme, notamment en soutenant les associations assistant les victimes de ces actes.

Le 21 janvier dernier, nous annoncions la prochaine mise en place d’un nouvel outil au plus près des communautés musulmanes : l’Assemblée des imams.

Ce projet, qui garantie l’accès à des interlocuteurs crédibles et formés, au service de tous, prévoit la mise en place d’une structure d’accompagnement professionnel, théologique et éducatif pour les imams.

C’est dans cette perspective qu’au lendemain de cette annonce deux feuilles de route relatives à cette thématique ont été rendues publiques. Consacrées à la formation, à la certification des imams et à l’apprentissage dans les mosquées, elles s’articulent autour de quatre axes de travail :
1- besoin
2- analyse et audit
3- diagnostic
4- solutions.

Revenons ensemble sur chaque feuille de route, d’abord celle de la formation et la certification des imams, et ensuite, celle de l’apprentissage dans les mosquées

La formation et la certification des imams

L’un des volets centraux de la thématique relative à la fonction des imams en France porte sur la formation et la certification de ces derniers. Afin d’établir un état des lieux, les groupes de travail de la plateforme L.E.S. Musulmans ont choisi de réaliser un inventaire des instituts assurant des formations en théologie musulmane, d’élaborer un plan d’audit interne de ces instituts et de rédiger un cahier des charges pour certifier les imams déjà actifs.

Suite à ce bilan, nous envisageons la création d’une bourse d’études et d’un système de parrainage des étudiants souhaitant devenir imams. Le corps enseignant et la direction de ces instituts ne sont pas en reste puisqu’ils pourront bénéficier de formations qualifiantes qui leur permettront de délivrer un enseignement de qualité. Ainsi, la formalisation d’un partenariat entre les instituts et les mosquées devrait faciliter leurs contributions aux besoins des imams, des mosquées et des musulmans dans leur ensemble.

L’apprentissage dans les mosquées 

L’apprentissage dans les mosquées est le second volet tout aussi important que le premier. L’éducation des enfants étant une priorité et une responsabilité à la fois, nos groupes de travail se sont penchés sur un projet de madrassa pour permettre aux enfants musulmans d’acquérir un socle de connaissance commun. Les mosquées et les imams seront ainsi en première ligne.

Notre diagnostic révèle que l’accès à un enseignement de qualité est disparate sur le territoire de par le besoin capital de redéfinir le rôle des mosquées en tant que centres sociaux et éducatifs, et celui de former et d’accompagner les imams-enseignants.

Afin de faire des mosquées des lieux d’enseignement des sciences islamiques pour enfants comme adultes, et de redéfinir la fonction des imams particulièrement dans l’apprentissage des enfants, nous proposons, entre autres, la mise en place de cours de sciences islamiques à fréquence quotidienne pour ces derniers, ainsi qu’un modèle économique permettant la juste rémunération du personnel enseignant.

Les solutions énumérées par notre feuille de route ont pour objectif de parvenir à l’harmonisation d’un programme d’enseignement pour les enfants du CE1 à la 3e, mais aussi la mise en place d’une structure centrale qui établit les programmes, valide les supports et organise les examens à l’échelle nationale.

Aujourd’hui, nous sommes engagés dans un projet capital visant à offrir aux musulmans de France des solutions à toute une série de sujets qui les concernent au premier chef. Ces feuilles de routes sont le résultat d’un travail de réflexion concis et exhaustif alliant une solide expertise et une connaissance approfondie du terrain et des enjeux. Ces méthodes, qui partent de la base pour construire des solutions concrètes et durables, en impliquant toutes les bonnes volontés qui le souhaitent, font l’identité de la plateforme et permettent d’être directement au service des fidèles et de l’intérêt général, en œuvrant avec sérieux et indépendance.

Si vous souhaitez rejoindre cet effort collectif et participer à l’organisation des communautés musulmanes, c’est ici que cela se passe:

Pour les associations et mosquées :
http://www.lesmusulmans.fr/partenaires

Pour les personnes et les familles :
http://www.lesmusulmans.fr/rejoindre

La plateforme L.E.S. Musulmans
www.lesmusulmans.fr
contact@lesmusulmans.fr

 

Paris, le 21 Janvier 2019 —

Depuis trop longtemps, les musulmans vivant en France ont manqué d’une structuration minimale, indépendante, professionnelle, rassembleuse, qui leur permette de travailler ensemble, de dépasser leurs différences et de prendre en charge les problèmes réels auxquels ils font face, en apportant des réponses concrètes et efficaces à leurs besoins.

Depuis trop longtemps, nous avons toléré que les intérêts des États interfèrent avec les priorités des musulmans, causant parfois des divisions inutiles entre nous et empêchant toute démarche d’unité.

Depuis trop longtemps, l’image et la place des musulmans dans notre société n’ont cessé de se dégrader, à mesure que leur parole était confisquée par des personnes peu légitimes et que des politiciens sans scrupules, cédant aux sirènes des extrêmes, se servaient d’eux pour des raisons bassement électorales.

C’est pour changer cette situation que nous nous sommes mobilisés. Durant l’année passée, nous avons mené une initiative sans précédent, afin de rompre avec l’immobilisme et changer les choses. En quelques mois :

  • Nous avons organisé une consultation large et ouverte à tous, à laquelle près de 27 000 musulmans ont participé, avec des dizaines de consultations locales partout en France.
  • Avec l’aide d’un comité scientifique indépendant, nous avons restitué les principaux résultats de cette consultation historique, en redonnant la parole aux premiers concernés : les musulmans eux-mêmes.
  • Nous sommes allés à la rencontre des fidèles, des mosquées, des associations lors d’un tour de France dans 57 villes, pour entendre et comprendre, sur le terrain, les problématiques des musulmans, dans toute leur diversité.
  • Nous avons fondé, grâce à leurs idées, une plateforme à laquelle plus de 230 mosquées et associations ont déjà apporté leur soutien, ainsi que des milliers d’adhérents et des centaines de bénévoles mobilisés, avec des équipes opérationnelles dans chaque domaine, des relais régionaux, un site web dédié et, dans les jours qui viennent, le lancement d’une plateforme de coopération inter-associative, en ligne.
  • Nous avons développé ensemble des feuilles de route sur toutes les thématiques identifiées par les musulmans comme des priorités, en partant de la base pour construire des solutions en phase avec les réalités que nos coreligionnaires vivent. Celles-ci pourront évoluer et bénéficier des expertises et des talents de chacun, pour devenir des projets pérennes.

Toutes les questions sont posées, toutes les préoccupations prises en charge, tous les sujets sont ouverts, afin d’avancer, par le travail et la concertation, vers une nouvelle ère pour les musulmans en France : celle d’une inclusion tranquille, d’une présence apaisée et d’une dignité accomplie, dans tous les compartiments de leur vie, individuelle comme collective, spirituelle comme citoyenne.

Ce travail se fait à partir des musulmans de tous les jours et non uniquement des élites. Il n’est pas parachuté par le haut ni imposé à des millions de personnes, mais les place en situation de décider et d’œuvrer, par elles-mêmes, à l’organisation de leur culte et de leur vie.

Pour la première fois depuis bien longtemps, nous sommes en capacité de nous réunir, de nous concerter et d’agir de manière constructive et efficace. Il est temps maintenant de nous rassembler et de construire ensemble, avec toutes les bonnes volontés. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel solennel à toutes les associations et individus, qui souhaitent œuvrer sincèrement en direction des communautés musulmanes, au-delà de toute sensibilité, appartenance ou affiliation à rejoindre cette dynamique, à l’enrichir, à la consolider pour le bénéfice de tous.

Sans exclure ceux qui, impliqués au sein de structures déjà existantes ou à venir, ont à cœur d’agir pour l’intérêt général mais dont les efforts sont anéantis systématiquement par des logiques, des méthodes, des considérations différentes du bien commun.

Si vous souhaitez réellement changer et améliorer les choses pour les musulmans, travaillons ensemble. Dépassons les divisions, les clivages, les enjeux de personnes, les instrumentalisations politiques et les erreurs du passé. Donnons-nous les moyens de résoudre ensemble toutes les problématiques que rencontrent nos coreligionnaires et, au-delà des communautés musulmanes, soyons des facteurs de projets positifs au sein de notre société.

À partir du moment où des personnes veulent fournir un effort utile, de manière sérieuse et indépendante, au service de tous, fidèlement aux sources et aux valeurs musulmanes, au Coran et à l’exemple de notre Prophète Muhammad (sws), elles ont toute leur place dans cet effort commun de structuration des communautés musulmanes et nous leur tendons une main sincère et fraternelle.

Cette convergence peut se faire au sein de la plateforme L.E.S. Musulmans, qui appartient à tous les musulmans, toutes tendances et sensibilités confondues, mais également sous la forme de partenariats stratégiques, dans le respect de chaque structure.

Ne laissons pas, une fois de plus, l’attentisme, le défaitisme et la division nous empêcher d’accomplir de grandes choses et d’être à la hauteur de ces 5 millions de concitoyens musulmans, qui chaque jour au sein du peuple, font tout ce qu’ils peuvent pour faire de la France un pays meilleur.

Le sérieux et l’ouverture sont les principes fondateurs de notre initiative, qui nous poussent à prendre nos responsabilités et à faire preuve de détermination, dans la recherche de l’unité et de la solidarité autour d’un projet rassembleur et ambitieux, auquel chacun peut contribuer.

À chacun et à chaque structure maintenant d’être attentif et de mesurer l’opportunité historique qui nous est offerte d’ouvrir aujourd’hui de nouvelles perspectives et de dessiner un autre chemin, un autre destin pour nous et pour les générations futures.

La plateforme L.E.S. Musulmans
Construire ensemble au service de tous
contact@lesmusulmans.fr

Les musulmans ont choisi : en participant à la #ConsultationDesMusulmans, ils ont décidé de sortir de l’immobilisme et de définir leur vision et leurs interlocuteurs afin de s’organiser eux-mêmes. Le premier grand chantier initié suite à la création de la plateforme collaborative L.E.S. Musulmans est l’Assemblée des Imams. Ce projet prévoit la mise en place d’une structure d’accompagnement professionnel, théologique et éducatif pour les imams. C’est également l’assurance d’avoir accès à des interlocuteurs crédibles et formés, au service de tous.

Nous sommes heureux de vous annoncer l’un des premiers projets de la plateforme, fruit de vos contributions à la #ConsultationDesMusulmans et du travail intense mené par nos équipes depuis le lancement de la plateforme L.E.S. Musulmans le 30 septembre 2018. Celle-ci rassemble désormais plus de 230 structures, des centaines d’imams et de cadres religieux, ainsi que des milliers de personnes, adhérents, bénévoles et sympathisants, qui travaillent intensément à organiser et à structurer tous les projets répondant aux besoins exprimés par les musulmans dans le cadre de la Consultation.

C’est cette méthode, qui part de la base pour construire des solutions concrètes et durables, en impliquant toutes les bonnes volontés qui le souhaitent, qui fait l’identité de la plateforme coopérative L.E.S. Musulmans. Elle permet d’être directement au service des fidèles et de l’intérêt général, en œuvrant avec sérieux et indépendance.

Le projet que nous vous présentons ici est l’Assemblée des Imams. Il répond à un double besoin :

  • D’une part des fidèles, qui ont besoin d’interlocuteurs, de réponses à leurs questions, d’éducation et de guidance religieuse, qui soient en phase avec le contexte, dans la France de 2019 qui a tant besoin de cohésion, de clarté et d’apaisement. Les imams sont alors pleinement dans leur rôle, en accompagnant les musulmans dans leur vie spirituelle et en donnant du sens et de la cohérence religieuse aux projets des communautés musulmanes locales.
  • D’autre part des imams eux-mêmes qui, en tant qu’individus, ont besoin d’un accompagnement réel sur le plan professionnel, théologique et éducatif, afin d’avoir les moyens de leur mission. Ils ont été pendant trop longtemps dévalorisés et doivent être pleinement reconnus dans leur rôle et leurs responsabilités, afin d’être les acteurs déterminants de la cohésion des communautés locales et leur rayonnement.

Voici les axes de travail les plus importants et les avancées que permettra l’Assemblée des Imams :

  1. Un espace de réflexion théologique, qui permet aux imams de toutes sensibilités de travailler ensemble et de mener des recherches ou des études, sur des questions qui préoccupent les musulmans dans leur quotidien et répondent aux enjeux contemporains.
  2. Une approche d’ouverture et de respect : faire partie de l’Assemblée des Imams n’est pas du tout exclusif d’une participation à d’autres conseils théologiques ou religieux. Chaque espace peut ainsi apporter une dimension complémentaire. L’essentiel est que les personnes qui y participent le fassent dans une dynamique fraternelle et au sein du cadre que proposent les grandes écoles jurisprudentielles islamiques.
  3. Des imams disponibles et accessibles : par le biais de cours en vidéos, de sessions de questions réponses (#AskLesImams) ainsi que d’un accès direct aux imams les plus proches des fidèles, sur l’ensemble des territoires, l’Assemblée des Imams pourra prendre en charge les questionnements et les demandes spécifiques formulées par les musulmans eux-mêmes, à chaque fois qu’ils en ont besoin. La barrière de la langue sera également surmontée, avec des contenus accessibles en Français, en Arabe, en Turc, en Urdu, etc. en fonction des besoins.
  4. Des formations dédiées : tous les imams qui le souhaitent pourront participer à des formations spécifiquement conçues pour eux, sur les sujets qui les renforceront dans leurs acquis et développeront leurs compétences : sciences islamiques, théologie, histoire, droit, sociologie, communication, etc. Une partie de ces modules pourra être disponible directement en ligne, sur la plateforme dédiée, en e-learning. Une autre partie sera délivrée en présentiel, plusieurs fois dans l’année.
  5. Des rencontres et un forum des imams : chaque année un grand événement sera organisé, sous la forme d’un forum, lors duquel les imams et les cadres religieux pourront se rencontrer, échanger, participer à des ateliers, mieux s’informer des réalités que vivent leurs collègues dans d’autres régions. C’est aussi l’occasion de participer à des formations plus larges et de lancer des groupes de travail thématiques, parmi les imams.
  6. La bourse d’emploi des imams : celle-ci permettra de mettre en relation les imams qui cherchent une mission et les mosquées ou associations qui cherchent un imam. Grâce à des fiches de postes et des annonces, on pourra ainsi accompagner l’ensemble des acteurs, afin que chaque mosquée soit dotée d’un imam compétent, dans un cadre professionnel qui lui permette également de s’épanouir.
  7. Une prise en charge des problèmes : Une partie des membres de l’Assemblée des Imams a développé une expertise spécifique, sur la prise en charge des parcours marginaux, des dérives sectaires et des amalgames les plus radicaux. Cette équipe se tiendra à disposition pour intervenir sur des cas spécifiques et éviter l’exclusion et le repli sur soi. Elle pourra également intervenir en formation et en prévention.
  8. Un accompagnement juridique et social : l’équipe juridique de la plateforme L.E.S. Musulmans, composée d’avocats et de juristes professionnels, sera également disponible pour conseiller et accompagner les imams dans leur travail, qu’il s’agisse de litiges, de projets ou de leur protection juridique, afin qu’ils puissent se concentrer sur leur mission.
  9. Des contenus et des idées : pour faciliter le travail des imams et rendre encore plus attractive la participation aux activités des mosquées, on pourra mettre en place un « calendrier des khutbas », qui permettra d’avoir un vrai programme thématique, sur les discours et prêches tenus le vendredi. Cela permettra d’évoquer des questions en lien avec le contexte et de faire passer une parole commune, au niveau national, au sein des mosquées, sur les sujets les plus importants. Ce sera également l’occasion d’adapter les discours. Exemple : pendant les vacances scolaires, on peut mettre en place la « khutba des enfants », dont le ton et le contenu pourra être adapté (aussi) à un jeune public. Chaque imam pourra librement s’inspirer de ces contenus pour préparer ses discours (ou lui-même y contribuer pour enrichir la base).
  10. Une parole d’unité : en ayant un espace qui leur est réservé, avec souplesse et ouverture, on donne l’occasion aux imams d’apprendre à se connaître et à travailler ensemble, de s’extraire des urgences de leur travail et du contexte, pour mieux se concentrer sur des questions non moins essentielles. Cela leur permettra, lorsqu’ils le souhaitent, de s’exprimer ensemble sur des sujets de société ou d’actualité.

L’autonomie et le respect souhaités pour la fonction d’imam, ainsi que l’attachement pour les sources authentiques de l’Islam, permettront au fil du temps de faire émerger un positionnement d’unité parmi l’ensemble des acteurs, sans céder à la tentative de nous imposer un « grand Imamat de France » pour satisfaire aux exigences politiques du moment. Nous aurons alors réussi le consensus par le travail plutôt que par l’injonction.

L’ensemble de ces services seront accessibles directement sur la plateforme L.E.S. Musulmans, via un accès dédié (http://plateforme.lesmusulmans.fr). L’Assemblée des Imams sera également joignable via une adresse mail spécifique, qui redirigera ensuite les demandes vers les équipes les plus compétentes : imams@lesmusulmans.fr. Le premier grand forum des imams aura lieu au printemps dès cette année.

Si vous souhaitez rejoindre cet effort collectif et participer à l’organisation des communautés musulmanes, c’est ici que ça se passe :

Pour les associations et mosquées :
http://lesmusulmans.fr/partenaires

Pour les personnes et les familles :
http://lesmusulmans.fr/rejoindre

La plateforme L.E.S Musulmans
www.lesmusulmans.fr
contact@lesmusulmans.fr

Paris, le 9 janvier 2019 —

Dans le cadre du futur service national universel (SNU), l’Observatoire de la laïcité a diffusé, le 2 janvier 2019, un rapport délivrant ses préconisations sur l’application du principe de laïcité.

En l’espèce, l’étude entend que les jeunes accueillis ne seraient pas appelés au SNU en tant qu’élèves d’établissements scolaires publics, mais, juridiquement, en tant que simples usagers—un statut qui ne les soumet donc pas à l’exigence de neutralité religieuse, « ni à l’encadrement de leur manifestation d’appartenance religieuse tel que précisé par la loi du 15 mars 2004 applicable aux élèves des écoles, collèges et lycées publics ».

Si ce rapport s’aligne sur l’objectif du SNU, qui est de favoriser le sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’est personnellement opposé aux recommandations de l’Observatoire de la laïcité, qui ne font pourtant que rappeler le cadre du droit.

Alors que l’État se doit d’être le gardien de la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions, il semblerait que dès lors qu’il s’agit de la question religieuse, la parole politique contredit presque systématiquement le droit. Il est déplorable de constater que la complaisance de l’État envers une compréhension abusive de la laïcité s’inscrit de nouveau dans le prolongement d’un contrôle politique visant régulièrement les musulmans de France.

Les travaux de l’Observatoire de la laïcité s’attachent à rappeler le droit et ne constituent pas une prise de position. Il est donc fondamentalement dangereux et nocif pour la cohésion sociale de redéfinir le principe de laïcité en l’étendant à la société civile, et d’envisager des restrictions qui remettent sérieusement en question la neutralité de l’État.

C’est pourquoi nous nous opposons formellement aux positions d’un gouvernement qui souhaite limiter la liberté religieuse de nos enfants et imposer un contrôle idéologique sur eux à travers des discriminations illégales et irrespectueuses du principe de laïcité, de sa compréhension et de son application. Quel genre de citoyens espère-t-on former en leur apprenant, dès l’enfance, l’autocensure d’une part fondamentale d’eux-mêmes ?

Il est dangereusement contreproductif de neutraliser un espace social où les enfants devraient, comme tous les autres citoyens, jouir de leurs libertés et de leurs droits. Nous appelons donc le gouvernement à la prudence et à la retenue face à la radicalisation et au durcissement du principe de laïcité portés par ses dirigeants dans les discours publics. Ces prises de position entretiennent le flou en dépit d’un cadre légal parfaitement clair, et participent à la propagation d’une ambiance délétère qui menace l’équilibre posé par la loi de 1905.

La plateforme L.E.S Musulmans
contact@lesmusulmans.fr

Mosquée des Cèdres, Marseille
Mosquée des Cèdres en construction

L’année s’achève. Plus qu’une semaine avant 2019. Si vous avez l’habitude de payer des impôts et plus encore de faire des dons déductibles, vous savez qu’il est possible d’en réduire le montant en allouant une partie à des projets, des actions, des fondations, etc. qui répondent à certaines conditions.

La loi française autorise en effet toute personne imposable à déduire de ses impôts sur le revenu 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % du revenu imposable, lorsque ce don est fait par exemple – et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui – à une association sous le régime de la loi 1905 : concrètement pour un don de 100 euros, vous aurez droit à une réduction de 66 euros.

Or, de plus en plus d’associations musulmanes choisissent ce régime, particulièrement celles qui gèrent des mosquées.

C’est pourquoi aujourd’hui nous vous proposons de leur donner un dernier coup de pouce pour cette année. Vous trouverez dans la liste suivante le nom de quelques associations loi 1905, partenaires de la plateforme L.E.S. Musulmans, auxquelles vous pouvez faire un don défiscalisé avant lundi 31 décembre minuit, ainsi que le numéro IBAN afin de vous permettre de procéder à un virement bancaire. Pour tout autre moyen, nous vous invitons à vous rendre directement dans la section « dons » de chaque site respectif, dont nous vous indiquons l’adresse Web.

Association culturelle et cultuelle d’Ezanville (95)
http://www.acceezanville.org
IBAN : FR76 1820 6000 2260 1995 2980 610

WaqF Noisy, Noisy-le-Grand (93)
https://www.facebook.com/pg/musulmans93160
IBAN : FR47 2004 1010 1267 0221 9L03 344

Cerle Ibn-Khaldoun de Bretagne, Rennes (35)
http://www.cib35.fr
IBAN : FR76 1558 9351 7702 8498 4464 097

Mosquée des Cèdres, Marseille (13)
http://www.mosquee-des-cedres.fr
IBAN : FR76 1027 8090 6600 0202 7960 154

Mosquée Bilal, Clichy-sous-Bois (93)
https://www.mosquee-bilal-clichy-sous-bois.fr
IBAN : FR81 3000 20063700 0000 6469 Q89

Association As-Salam, Montluçon (03)
IBAN : FR76 1680 6008 2066 0412 6741 117

Association Unicité 38 (centre Philippe Grenier), Échirolles (38)
http://www.unicite38.fr
IBAN : FR63 3000 2026 6800 0007 0823 R50

Association des Bleuets, Marseille (13)
http://asso-bleuets.org
IBAN : FR19 2004 1010 0826 4962 5S02 973

Pensez à partager cet article afin de permettre au plus grand nombre de soutenir dans cette dernière ligne droite les associations ci-dessus.

Paris, le 12 décembre 2018

« Le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire », indique aujourd’hui le procureur de Paris, Rémy Heitz, confirmant la motivation terroriste de l’attaque mardi soir sur le marché de Noël à Strasbourg.

C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que la plateforme L.E.S Musulmans adresse ses condoléances aux familles endeuillées et aux victimes de cet attentat.

Nous voulons leur dire notre compassion, notre amitié et notre présence à leurs côtés.

En tuant, blessant et visant une nouvelle fois la France, les terroristes veulent déstabiliser le pays, faire vaciller ses fondements et provoquer une réplique en profondeur en divisant les Français : faire le plus de victimes possible, accélérer l’émergence d’un climat de guerre civile, que les pires extrêmes politiques ne tardent jamais à exploiter.

La plateforme L.E.S. Musulmans appelle d’une part à rester conscients et vigilants quant à la constance du risque terroriste, en adoptant des approches concertées, efficaces et conformes aux droits humains, afin d’endiguer durablement cette menace ; d’autre part à renforcer nos liens, notre solidarité mutuelle et, face aux assauts pour nous diviser, à travailler à ce qui nous rapproche.

Les 220 associations et mosquées qui participent à la plateforme L.E.S. Musulmans oeuvrent chaque jour partout en France à cet effort de cohésion qui nous implique toutes et tous.

Enfin, nous nous mettons à disposition des familles touchées par cette violence, en priant profondément pour que nul ne soit plus frappé par la tragédie qu’elles vivent depuis hier soir et que notre pays et le monde soient définitivement débarrassés de cette violence barbare.

La plateforme L.E.S. Musulmans
contact@lesmusulmans.fr

Paris, le 11 décembre 2018

Nous avons pris connaissance de la décision de Jean Pierre Chevènement de quitter ses fonctions à la tête de la « Fondation des Œuvres de l’Islam de France ».

Au-delà des désaccords que l’on peut légitimement avoir, quant à son action en tant que ministre de l’intérieur puis à la tête de cette institution, nous saluons un véritable geste de lucidité.

La fondation, censée œuvrer à l’amélioration de la condition des musulmans et à l’intérêt commun de l’ensemble des citoyens, par l’éducation, la culture et l’action sociale autour de l’islam, a totalement échoué à impliquer les premiers concernés, au-delà d’un rôle cosmétique et purement symbolique, dans le meilleur des cas.

Sans surprise, les musulmans ont donc jugé très sévèrement l’action de la fondation. Dans le cadre de la grande consultation des musulmans, à laquelle ont participé 27 000 d’entre eux, ils sont ainsi 92% à ne pas se sentir représentés par la fondation dirigée par Jean Pierre Chevènement (dont 80% ont répondu « pas du tout »). Ce constat extrêmement critique est également développé dans les réponses ouvertes au questionnaire, où les répondants dénoncent aussi bien les conditions de nomination du président de la fondation que la gouvernance, l’inexistence sur le terrain et la déconnexion par rapport aux problématiques que vivent les musulmans.

C’est donc un double échec :

  • d’une part lié à la personne (pour rappel, Jean Pierre Chevènement a été parachuté à ce poste sans la moindre consultation ni implication des musulmans)
  • d’autre part à la mission de la fondation qui, malgré des millions d’euros dilapidés et le soutien de l’État, n’a strictement rien changé sur le terrain, si ce n’est une poignée de subventions distribuées et une exposition temporaire, symboles d’une action totalement inaudible des musulmans, puisque ne les impliquant pas.

Dans cette situation, l’État est face à un choix de responsabilité :

Il peut, avec constance, reproduire les mêmes erreurs et, contre un salaire mirobolant, parachuter quelque opportuniste, dans l’interminable liste de ceux qui veulent faire commerce de la condition des musulmans. Les mêmes arrangements en catimini, sans la moindre transparence ni implication des musulmans, aboutiront alors aux mêmes conséquences : un gaspillage de moyens, une frustration grandissante et un maintien du status quo.

Mais l’État peut également, de manière citoyenne et constructive, faire le choix de la transparence, de la compétence et de la légitimité, en considérant une simple évidence :

Il est bien temps de rendre aux musulmans ce qui leur appartient.

En l’occurrence : le choix des orientations et des personnes qui œuvrent sur des questions qui les concernent en premier lieu. Sans parachutage. Sans arrangement politique.

Tout autre choix serait, du point de vue des musulmans, totalement inacceptable et aboutirait, dans deux ans, au même résultat, en abîmant encore un peu plus leur lien et leur confiance en un État qui se sera montré, une fois de plus, incapable de les entendre.

Pour éviter un tel échec, nous proposons une idée simple : laissons les musulmans choisir.

Comme pour toute mission importante, les candidats devront soumettre un projet, clairement identifiable et accessible à tous, quant à ce qu’ils proposent de faire durant leur mandat, en cohérence avec les statuts de la fondation (ce à quoi pourra veiller l’État), en alliant action culturelle, éducative et citoyenne.

Il existe, parmi les millions de musulmans qui vivent en France, tous les talents et toutes les compétences nécessaires.

Sur la base de ces candidatures, la fondation pourra organiser de façon transparente, en ligne et dans des relais locaux, un vote lors duquel les musulmans pourront choisir le projet qu’ils souhaitent voir réalisé.

Ainsi, la fondation tirera une légitimité de ce choix et sera clairement mandatée pour accomplir un projet choisi par les premiers concernés, en conformité avec son objet.

Et pour la première fois, nous pourrons alors dire que la République traite les musulmans comme des citoyens à part entière, capables de décider par eux-mêmes de ce qui est fait en leur nom.

La plateforme L.E.S. Musulmans

Le 18 novembre dernier, vous avez été des dizaines à nous adresser vos questions sur Twitter via le hashtag #AskLesMusulmans

Cette première séquence interactive a été l’occasion pour nous, de vous fournir les explications dont vous aviez besoin pour mieux comprendre le projet que nous portons à travers la plateforme L.E.S. Musulmans.

Vos questionnements légitimes, ont fait l’objet de réponses argumentées et détaillées de la part de notre équipe.

Nous les avons compilés ici pour que vous puissiez les consulter autant que nécessaire:

Quels sont les premiers chantiers (actions) à mettre en place par la plateforme?

  • Les premières phases visent à l’adhésion des mosquées/associations au sein de la plateforme (novembre)
  • Diffusion/adhésion en masse des personnes qui soutiennent (décembre)
  • Structuration locale des assos/mosquées
  • Mise en place des groupes de travail thématiques – Premiers projets

Comment « contrer » les médias qui font de la propagande sur l’islam et qui font intervenir des « musulmans » par lesquels nous ne nous sentons pas représentés?

Il nous faut avoir une communication efficace et autonome, en produisant nos propres contenus et responsabiliser les journalistes quant à leur traitement médiatique des musulmans, de manière factuelle, exigeante et constructive. Il faut aussi que les musulmans soient beaucoup plus nombreux à être préparés et formés pour intervenir dans les médias, même si c’est difficile, afin qu’on ne soit plus absent des conversations qui nous concernent en premier lieu.

Quelle attitude allez-vous adopter avec les médias traditionnels ?

Notre approche sur le sujet est claire: transparence sur le message, lucidité sur les méthodes. En pratique, ça donne quoi ? Transparence sur le message: toujours faire l’effort, en direction du grand public comme avec les médias sérieux, d’expliquer notre projet, notre façon de faire, de manière claire et précise, afin que le plus grand nombre puisse accéder, participer et soutenir notre démarche. Lucidité sur les méthodes: rester bien conscients que dans le contexte actuel, nombre de médias participent à la construction des musulmans comme un problème, en surfant sur les polémiques qui les visent. Il ne faut pas céder à ces provocations ni rentrer dans ce jeu politique. Il faut donc savoir faire la part des choses, avec calme et lucidité: travailler avec les journalistes et les rédactions sérieuses, tout en ayant nos propres moyens de communication, efficaces et autonomes, en direction des musulmans comme du grand public, au niveau national.

Quelle place allez-vous accorder à la chasse aux sorcières islamophobes que subissent les femmes voilées ?

  1. Comme nous l’avons dit lors des résultats de la consultation, la lutte contre l’islamophobie fait partie des priorités des musulmans. Plutôt que des discours, des actes:
    Sur tout le volet lutte contre les discriminations/actes islamophobes, on délègue l’assistance, la prévention et la formation au CCIF, dont le travail est excellent. On ne va pas créer une structure alors que nous avons l’une des meilleures association de défense des droits.
  2. À travers notre communication et nos actions de terrain, nous veillons à ce que les femmes musulmanes, leurs aspirations et leur travail soient mieux rendus visibles et soutenues. Elles sont partie prenantes dans le projet, depuis le début. Chacune selon ses choix
  3. Les femmes musulmanes doivent avoir accès y compris aux postes à responsabilités. Et donc, plutôt que de donner des leçons ou de faire des discours, on a choisi les actes: la présidente de notre plateforme est une femme: N. Mayoufi ainsi que la trésorière: F. Ben Mohamed.

Quelles sont vos propositions concrètes pour l’organisation du Hajj/Omra ? Est-ce que vous inclurez dans vos réflexions les acteurs déjà présents (notamment les grosses agences) ? Quel poids aurez-vous (notamment vis à vis du consulat saoudien, système de quotas etc) ?

Notre méthode, c’est à chaque fois d’avoir une double approche :

  1. Partir du réel et de l’existant, pour l’améliorer et le développer quand c’est possible, plutôt que de réinventer la roue.
  2. Dans le même temps d’analyse et de réflexion : Développer, à moyen et long terme, des solutions qui aident à résoudre l’ensemble de la problématique.

Donc OUI, sur le hajj, il faut aussi travailler avec ceux, parmi les acteurs existants, qui font du travail sérieux.

  • Phase 1 (2 ans): identifier les agences/accompagnateurs sérieux et travailler à une amélioration sensible des conditions du hajj (accompagnement, prestations, transparence, prix) pour que les pélerins & leur famille voient rapidement une amélioration notable de l’expérience hajj. Ce travail permettra d’assainir dans un premier temps le « marché du hajj » et de bénéficier aux pèlerins, tout en identifiant les partenaires économiques (voyagistes, accompagnateurs, logisticiens) qui pourront fournir un travail de qualité sur la suite.
  • Phase 2 (moyen/long terme): une prise en charge complète/macro du pélerinage, avec une planification sur base d’étude démographique des besoins des pèlerins. Assistance économique des familles, tarif conventionné du hajj avec financement participatif + prestations contractuelles. Cette approche par phase, en impliquant toutes les parties prenantes (acteurs économiques, associations, mosquées, plateforme) doit permettre, de manière méthodique et progressive, d’évoluer par un hajj pleinement réussi et accessible à tous les musulmans.

Parmi l’une des priorités, je pense que la récolte et le reversement de la zakat Al Maal est primordial via la plateforme avec les objectifs suivants:

  1. Rendre aux pauvres vivants en France leurs droits
  2. Sensibilisation des musulmans sur la Zakat
  3. Redonner une bonne image des musulmans dans les médias

On applique la même méthode que sur les autres questions. Dans l’existant, il y a de bonnes choses qui se font déjà, au niveau local/régional, 
qu’il convient d’analyser et de renforcer.

Par exemple, en région lyonnaise, une structure s’est créée qui fait ce travail très spécifiquement sur la Zakat, coordonnée par sheikh Mohamed Minta: ça s’appelle: ZakatFrance.

Cela permettrait de répondre parfaitement au besoin essentiel que tu évoques, en ayant un baytul maal national qui collecte/distribue la zakat ici, en direction des ayant droits et conformément aux conditions théologiques. Un mécanisme d’action sociale majeur, pour les démunis…

Est-il possible d’avoir la liste de toutes les associations, mosquées et personnalités ayant adhéré à la plateforme ?

Oui ! On est en train de consolider cette liste des structures qui ont rejoint la plateforme. Vous aurez aussi un mapping géographique des mosquées/associations qui participent, directement sur le site www.lesmusulmans.fr

Parlons du système éducatif: rien de plus important que l’éducation de nos chers enfants. Avez-vous des pistes de travail allant dans ce sens et visant à éduquer de bons citoyens français ET musulmans ?

Les personnes chargées du pôle de travail sur les questions éducatives vous répondent:

  • Pour les parents qui ont fait ce choix, nous souhaitons accompagner les écoles privées musulmanes et nous assurer de la qualité d’enseignement en créant une charte de qualité pour ces établissements, dûment enregistrés.
  • Notre projet consiste à travailler de façon collaborative avec les établissements pour leur apporter un soutien répondant aux besoins d’ordres administratif, pédagogique, juridique et financier. Les écoles musulmanes doivent pouvoir être dotées des meilleurs pédagogies et outils.

Une mutualisation des projets de constructions de mosquées et de leur financement est-elle envisageable ? Elle permettrait une 
convergence des talents, des moyens et ainsi de mener ces ouvrages à terme.

On peut répondre à cette question sur le financement des lieux de culte et la mutualisation des efforts en deux temps, pour être très précis et très concrets. Sur la partie financement pur, il faut garder en tête que les structures juridiques qui portent ces projets (le plus souvent des associations locales portées par les fidèles) sont le plus souvent indépendantes les unes des autres. Elles n’ont donc pas de caisses communes.
 Par contre, au sein de la plateforme, sans avoir à fusionner leurs fonds, elles peuvent mutualiser des services et expertises: centrale d’achat, méthodes de fundraising, expertise comptable, juridique, architecturale, etc. Et ça, ça permet de faire beaucoup mieux. Ces services et ces expertises sont, dans la construction d’un projet de mosquée, des aspects décisifs qui font gagner énormément de temps (et d’argent) aux associations locales. Ensuite, au niveau départemental, les associations peuvent concevoir des projets communs plus larges.

Les responsables ou membres de l’UOIF ont-ils leur place chez L.E.S. Musulmans sachant que cela occasionnerait de nombreuses réactions chez certains médias ou politiques ?

Notre approche a été constante depuis le début : Une main tendue à toutes les structures qui ont envie de participer, dans l’intérêt commun de tous.
 Les fédérations ont été tenues au courant et invitées à participer, dès le début de la Consultation des Musulmans, puis à la création de la plateforme. Nous refusons le sectarisme ou les querelles du temps passé, donc nous gardons une porte ouverte à tous ceux qui veulent œuvrer.

Une fois la plateforme créée est ce qu’il est nécessaire d’adhérer et de payer une cotisation pour participer et apporter ses compétences, ses idées et ses expériences ? Auquel cas ceux qui n’ont pas les moyens d’adhérer seront-ils exclus de toute participation ?

Ceux qui le peuvent sont encouragés à adhérer, ça permet de :

  • soutenir financièrement les projets,
  • garantir notre indépendance
  • recruter des gens compétents pour fournir un travail sérieux

Ceux qui n’ont pas les moyens (ça commence à 5€/mois) peuvent aussi contribuer et soutenir en s’abonnant, en diffusant et en participant de manière bénévole, en donnant un peu de temps ou en partageant leurs compétences. Ils sont plus que les bienvenus comme et quand ils peuvent.

Est-ce qu’il est prévu de donner des outils/informations aux personnes qui souhaitent que leurs impôts servent des causes qui leur sont chères ?

Voilà typiquement un exemple où les associations et mosquées peuvent s’entraider. Regardons ça de manière concrète…

Historiquement, les associations et mosquées connaissent mal tous les avantages des dispositifs fiscaux existant, de même que nombre de fidèles. Pourtant, les associations humanitaires et/ou citoyennes ont appris au fur et à mesure à défiscaliser les dons et les rendre optimaux.

Il pourrait donc être utile, au sein même de la plateforme qui réunit des centaines de structures, de les former à améliorer la transparence des comptabilités, la prise en charge et la défiscalisation des dons. Puis sensibiliser les donateurs pour que cela leur bénéficie aussi.

D’ici là, vous pouvez sans attendre rejoindre et soutenir L.ES. Musulmans :

  • Soutenez la plateforme en lui permettant par un don financier d’accéder rapidement à son indépendance financière : Je soutiens L.E.S. Musulmans, je fais un don
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Que vous souteniez, adhériez ou préférez pour l’heure seulement devenir bénévoles, faites-le savoir dès maintenant, envoyez votre proposition de temps, de services et de compétences à l’adresse suivante : contact@lesmusulmans.fr.

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