Le 21 janvier dernier, nous annoncions la prochaine mise en place d’un nouvel outil au plus près des communautés musulmanes : l’Assemblée des imams.

Ce projet, qui garantie l’accès à des interlocuteurs crédibles et formés, au service de tous, prévoit la mise en place d’une structure d’accompagnement professionnel, théologique et éducatif pour les imams.

C’est dans cette perspective qu’au lendemain de cette annonce deux feuilles de route relatives à cette thématique ont été rendues publiques. Consacrées à la formation, à la certification des imams et à l’apprentissage dans les mosquées, elles s’articulent autour de quatre axes de travail :
1- besoin
2- analyse et audit
3- diagnostic
4- solutions.

Revenons ensemble sur chaque feuille de route, d’abord celle de la formation et la certification des imams, et ensuite, celle de l’apprentissage dans les mosquées

La formation et la certification des imams

L’un des volets centraux de la thématique relative à la fonction des imams en France porte sur la formation et la certification de ces derniers. Afin d’établir un état des lieux, les groupes de travail de la plateforme L.E.S. Musulmans ont choisi de réaliser un inventaire des instituts assurant des formations en théologie musulmane, d’élaborer un plan d’audit interne de ces instituts et de rédiger un cahier des charges pour certifier les imams déjà actifs.

Suite à ce bilan, nous envisageons la création d’une bourse d’études et d’un système de parrainage des étudiants souhaitant devenir imams. Le corps enseignant et la direction de ces instituts ne sont pas en reste puisqu’ils pourront bénéficier de formations qualifiantes qui leur permettront de délivrer un enseignement de qualité. Ainsi, la formalisation d’un partenariat entre les instituts et les mosquées devrait faciliter leurs contributions aux besoins des imams, des mosquées et des musulmans dans leur ensemble.

L’apprentissage dans les mosquées 

L’apprentissage dans les mosquées est le second volet tout aussi important que le premier. L’éducation des enfants étant une priorité et une responsabilité à la fois, nos groupes de travail se sont penchés sur un projet de madrassa pour permettre aux enfants musulmans d’acquérir un socle de connaissance commun. Les mosquées et les imams seront ainsi en première ligne.

Notre diagnostic révèle que l’accès à un enseignement de qualité est disparate sur le territoire de par le besoin capital de redéfinir le rôle des mosquées en tant que centres sociaux et éducatifs, et celui de former et d’accompagner les imams-enseignants.

Afin de faire des mosquées des lieux d’enseignement des sciences islamiques pour enfants comme adultes, et de redéfinir la fonction des imams particulièrement dans l’apprentissage des enfants, nous proposons, entre autres, la mise en place de cours de sciences islamiques à fréquence quotidienne pour ces derniers, ainsi qu’un modèle économique permettant la juste rémunération du personnel enseignant.

Les solutions énumérées par notre feuille de route ont pour objectif de parvenir à l’harmonisation d’un programme d’enseignement pour les enfants du CE1 à la 3e, mais aussi la mise en place d’une structure centrale qui établit les programmes, valide les supports et organise les examens à l’échelle nationale.

Aujourd’hui, nous sommes engagés dans un projet capital visant à offrir aux musulmans de France des solutions à toute une série de sujets qui les concernent au premier chef. Ces feuilles de routes sont le résultat d’un travail de réflexion concis et exhaustif alliant une solide expertise et une connaissance approfondie du terrain et des enjeux. Ces méthodes, qui partent de la base pour construire des solutions concrètes et durables, en impliquant toutes les bonnes volontés qui le souhaitent, font l’identité de la plateforme et permettent d’être directement au service des fidèles et de l’intérêt général, en œuvrant avec sérieux et indépendance.

Si vous souhaitez rejoindre cet effort collectif et participer à l’organisation des communautés musulmanes, c’est ici que cela se passe:

Pour les associations et mosquées :
http://www.lesmusulmans.fr/partenaires

Pour les personnes et les familles :
http://www.lesmusulmans.fr/rejoindre

La plateforme L.E.S. Musulmans
www.lesmusulmans.fr
contact@lesmusulmans.fr

 

Paris, le 21 Janvier 2019 —

Depuis trop longtemps, les musulmans vivant en France ont manqué d’une structuration minimale, indépendante, professionnelle, rassembleuse, qui leur permette de travailler ensemble, de dépasser leurs différences et de prendre en charge les problèmes réels auxquels ils font face, en apportant des réponses concrètes et efficaces à leurs besoins.

Depuis trop longtemps, nous avons toléré que les intérêts des États interfèrent avec les priorités des musulmans, causant parfois des divisions inutiles entre nous et empêchant toute démarche d’unité.

Depuis trop longtemps, l’image et la place des musulmans dans notre société n’ont cessé de se dégrader, à mesure que leur parole était confisquée par des personnes peu légitimes et que des politiciens sans scrupules, cédant aux sirènes des extrêmes, se servaient d’eux pour des raisons bassement électorales.

C’est pour changer cette situation que nous nous sommes mobilisés. Durant l’année passée, nous avons mené une initiative sans précédent, afin de rompre avec l’immobilisme et changer les choses. En quelques mois :

  • Nous avons organisé une consultation large et ouverte à tous, à laquelle près de 27 000 musulmans ont participé, avec des dizaines de consultations locales partout en France.
  • Avec l’aide d’un comité scientifique indépendant, nous avons restitué les principaux résultats de cette consultation historique, en redonnant la parole aux premiers concernés : les musulmans eux-mêmes.
  • Nous sommes allés à la rencontre des fidèles, des mosquées, des associations lors d’un tour de France dans 57 villes, pour entendre et comprendre, sur le terrain, les problématiques des musulmans, dans toute leur diversité.
  • Nous avons fondé, grâce à leurs idées, une plateforme à laquelle plus de 230 mosquées et associations ont déjà apporté leur soutien, ainsi que des milliers d’adhérents et des centaines de bénévoles mobilisés, avec des équipes opérationnelles dans chaque domaine, des relais régionaux, un site web dédié et, dans les jours qui viennent, le lancement d’une plateforme de coopération inter-associative, en ligne.
  • Nous avons développé ensemble des feuilles de route sur toutes les thématiques identifiées par les musulmans comme des priorités, en partant de la base pour construire des solutions en phase avec les réalités que nos coreligionnaires vivent. Celles-ci pourront évoluer et bénéficier des expertises et des talents de chacun, pour devenir des projets pérennes.

Toutes les questions sont posées, toutes les préoccupations prises en charge, tous les sujets sont ouverts, afin d’avancer, par le travail et la concertation, vers une nouvelle ère pour les musulmans en France : celle d’une inclusion tranquille, d’une présence apaisée et d’une dignité accomplie, dans tous les compartiments de leur vie, individuelle comme collective, spirituelle comme citoyenne.

Ce travail se fait à partir des musulmans de tous les jours et non uniquement des élites. Il n’est pas parachuté par le haut ni imposé à des millions de personnes, mais les place en situation de décider et d’œuvrer, par elles-mêmes, à l’organisation de leur culte et de leur vie.

Pour la première fois depuis bien longtemps, nous sommes en capacité de nous réunir, de nous concerter et d’agir de manière constructive et efficace. Il est temps maintenant de nous rassembler et de construire ensemble, avec toutes les bonnes volontés. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel solennel à toutes les associations et individus, qui souhaitent œuvrer sincèrement en direction des communautés musulmanes, au-delà de toute sensibilité, appartenance ou affiliation à rejoindre cette dynamique, à l’enrichir, à la consolider pour le bénéfice de tous.

Sans exclure ceux qui, impliqués au sein de structures déjà existantes ou à venir, ont à cœur d’agir pour l’intérêt général mais dont les efforts sont anéantis systématiquement par des logiques, des méthodes, des considérations différentes du bien commun.

Si vous souhaitez réellement changer et améliorer les choses pour les musulmans, travaillons ensemble. Dépassons les divisions, les clivages, les enjeux de personnes, les instrumentalisations politiques et les erreurs du passé. Donnons-nous les moyens de résoudre ensemble toutes les problématiques que rencontrent nos coreligionnaires et, au-delà des communautés musulmanes, soyons des facteurs de projets positifs au sein de notre société.

À partir du moment où des personnes veulent fournir un effort utile, de manière sérieuse et indépendante, au service de tous, fidèlement aux sources et aux valeurs musulmanes, au Coran et à l’exemple de notre Prophète Muhammad (sws), elles ont toute leur place dans cet effort commun de structuration des communautés musulmanes et nous leur tendons une main sincère et fraternelle.

Cette convergence peut se faire au sein de la plateforme L.E.S. Musulmans, qui appartient à tous les musulmans, toutes tendances et sensibilités confondues, mais également sous la forme de partenariats stratégiques, dans le respect de chaque structure.

Ne laissons pas, une fois de plus, l’attentisme, le défaitisme et la division nous empêcher d’accomplir de grandes choses et d’être à la hauteur de ces 5 millions de concitoyens musulmans, qui chaque jour au sein du peuple, font tout ce qu’ils peuvent pour faire de la France un pays meilleur.

Le sérieux et l’ouverture sont les principes fondateurs de notre initiative, qui nous poussent à prendre nos responsabilités et à faire preuve de détermination, dans la recherche de l’unité et de la solidarité autour d’un projet rassembleur et ambitieux, auquel chacun peut contribuer.

À chacun et à chaque structure maintenant d’être attentif et de mesurer l’opportunité historique qui nous est offerte d’ouvrir aujourd’hui de nouvelles perspectives et de dessiner un autre chemin, un autre destin pour nous et pour les générations futures.

La plateforme L.E.S. Musulmans
Construire ensemble au service de tous
contact@lesmusulmans.fr

Les musulmans ont choisi : en participant à la #ConsultationDesMusulmans, ils ont décidé de sortir de l’immobilisme et de définir leur vision et leurs interlocuteurs afin de s’organiser eux-mêmes. Le premier grand chantier initié suite à la création de la plateforme collaborative L.E.S. Musulmans est l’Assemblée des Imams. Ce projet prévoit la mise en place d’une structure d’accompagnement professionnel, théologique et éducatif pour les imams. C’est également l’assurance d’avoir accès à des interlocuteurs crédibles et formés, au service de tous.

Nous sommes heureux de vous annoncer l’un des premiers projets de la plateforme, fruit de vos contributions à la #ConsultationDesMusulmans et du travail intense mené par nos équipes depuis le lancement de la plateforme L.E.S. Musulmans le 30 septembre 2018. Celle-ci rassemble désormais plus de 230 structures, des centaines d’imams et de cadres religieux, ainsi que des milliers de personnes, adhérents, bénévoles et sympathisants, qui travaillent intensément à organiser et à structurer tous les projets répondant aux besoins exprimés par les musulmans dans le cadre de la Consultation.

C’est cette méthode, qui part de la base pour construire des solutions concrètes et durables, en impliquant toutes les bonnes volontés qui le souhaitent, qui fait l’identité de la plateforme coopérative L.E.S. Musulmans. Elle permet d’être directement au service des fidèles et de l’intérêt général, en œuvrant avec sérieux et indépendance.

Le projet que nous vous présentons ici est l’Assemblée des Imams. Il répond à un double besoin :

  • D’une part des fidèles, qui ont besoin d’interlocuteurs, de réponses à leurs questions, d’éducation et de guidance religieuse, qui soient en phase avec le contexte, dans la France de 2019 qui a tant besoin de cohésion, de clarté et d’apaisement. Les imams sont alors pleinement dans leur rôle, en accompagnant les musulmans dans leur vie spirituelle et en donnant du sens et de la cohérence religieuse aux projets des communautés musulmanes locales.
  • D’autre part des imams eux-mêmes qui, en tant qu’individus, ont besoin d’un accompagnement réel sur le plan professionnel, théologique et éducatif, afin d’avoir les moyens de leur mission. Ils ont été pendant trop longtemps dévalorisés et doivent être pleinement reconnus dans leur rôle et leurs responsabilités, afin d’être les acteurs déterminants de la cohésion des communautés locales et leur rayonnement.

Voici les axes de travail les plus importants et les avancées que permettra l’Assemblée des Imams :

  1. Un espace de réflexion théologique, qui permet aux imams de toutes sensibilités de travailler ensemble et de mener des recherches ou des études, sur des questions qui préoccupent les musulmans dans leur quotidien et répondent aux enjeux contemporains.
  2. Une approche d’ouverture et de respect : faire partie de l’Assemblée des Imams n’est pas du tout exclusif d’une participation à d’autres conseils théologiques ou religieux. Chaque espace peut ainsi apporter une dimension complémentaire. L’essentiel est que les personnes qui y participent le fassent dans une dynamique fraternelle et au sein du cadre que proposent les grandes écoles jurisprudentielles islamiques.
  3. Des imams disponibles et accessibles : par le biais de cours en vidéos, de sessions de questions réponses (#AskLesImams) ainsi que d’un accès direct aux imams les plus proches des fidèles, sur l’ensemble des territoires, l’Assemblée des Imams pourra prendre en charge les questionnements et les demandes spécifiques formulées par les musulmans eux-mêmes, à chaque fois qu’ils en ont besoin. La barrière de la langue sera également surmontée, avec des contenus accessibles en Français, en Arabe, en Turc, en Urdu, etc. en fonction des besoins.
  4. Des formations dédiées : tous les imams qui le souhaitent pourront participer à des formations spécifiquement conçues pour eux, sur les sujets qui les renforceront dans leurs acquis et développeront leurs compétences : sciences islamiques, théologie, histoire, droit, sociologie, communication, etc. Une partie de ces modules pourra être disponible directement en ligne, sur la plateforme dédiée, en e-learning. Une autre partie sera délivrée en présentiel, plusieurs fois dans l’année.
  5. Des rencontres et un forum des imams : chaque année un grand événement sera organisé, sous la forme d’un forum, lors duquel les imams et les cadres religieux pourront se rencontrer, échanger, participer à des ateliers, mieux s’informer des réalités que vivent leurs collègues dans d’autres régions. C’est aussi l’occasion de participer à des formations plus larges et de lancer des groupes de travail thématiques, parmi les imams.
  6. La bourse d’emploi des imams : celle-ci permettra de mettre en relation les imams qui cherchent une mission et les mosquées ou associations qui cherchent un imam. Grâce à des fiches de postes et des annonces, on pourra ainsi accompagner l’ensemble des acteurs, afin que chaque mosquée soit dotée d’un imam compétent, dans un cadre professionnel qui lui permette également de s’épanouir.
  7. Une prise en charge des problèmes : Une partie des membres de l’Assemblée des Imams a développé une expertise spécifique, sur la prise en charge des parcours marginaux, des dérives sectaires et des amalgames les plus radicaux. Cette équipe se tiendra à disposition pour intervenir sur des cas spécifiques et éviter l’exclusion et le repli sur soi. Elle pourra également intervenir en formation et en prévention.
  8. Un accompagnement juridique et social : l’équipe juridique de la plateforme L.E.S. Musulmans, composée d’avocats et de juristes professionnels, sera également disponible pour conseiller et accompagner les imams dans leur travail, qu’il s’agisse de litiges, de projets ou de leur protection juridique, afin qu’ils puissent se concentrer sur leur mission.
  9. Des contenus et des idées : pour faciliter le travail des imams et rendre encore plus attractive la participation aux activités des mosquées, on pourra mettre en place un « calendrier des khutbas », qui permettra d’avoir un vrai programme thématique, sur les discours et prêches tenus le vendredi. Cela permettra d’évoquer des questions en lien avec le contexte et de faire passer une parole commune, au niveau national, au sein des mosquées, sur les sujets les plus importants. Ce sera également l’occasion d’adapter les discours. Exemple : pendant les vacances scolaires, on peut mettre en place la « khutba des enfants », dont le ton et le contenu pourra être adapté (aussi) à un jeune public. Chaque imam pourra librement s’inspirer de ces contenus pour préparer ses discours (ou lui-même y contribuer pour enrichir la base).
  10. Une parole d’unité : en ayant un espace qui leur est réservé, avec souplesse et ouverture, on donne l’occasion aux imams d’apprendre à se connaître et à travailler ensemble, de s’extraire des urgences de leur travail et du contexte, pour mieux se concentrer sur des questions non moins essentielles. Cela leur permettra, lorsqu’ils le souhaitent, de s’exprimer ensemble sur des sujets de société ou d’actualité.

L’autonomie et le respect souhaités pour la fonction d’imam, ainsi que l’attachement pour les sources authentiques de l’Islam, permettront au fil du temps de faire émerger un positionnement d’unité parmi l’ensemble des acteurs, sans céder à la tentative de nous imposer un « grand Imamat de France » pour satisfaire aux exigences politiques du moment. Nous aurons alors réussi le consensus par le travail plutôt que par l’injonction.

L’ensemble de ces services seront accessibles directement sur la plateforme L.E.S. Musulmans, via un accès dédié (http://plateforme.lesmusulmans.fr). L’Assemblée des Imams sera également joignable via une adresse mail spécifique, qui redirigera ensuite les demandes vers les équipes les plus compétentes : imams@lesmusulmans.fr. Le premier grand forum des imams aura lieu au printemps dès cette année.

Si vous souhaitez rejoindre cet effort collectif et participer à l’organisation des communautés musulmanes, c’est ici que ça se passe :

Pour les associations et mosquées :
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Pour les personnes et les familles :
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La plateforme L.E.S Musulmans
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Lancée officiellement le 30 septembre 2018 à Paris, la plateforme L.E.S. Musulmans accueille aujourd’hui un nouveau soutien, un soutien de taille en la personne de Nader Abou Anas, imam, professeur et conférencier.

Dans la vidéo qui suit, Nader Abou Anas invite les musulmans à « l’union », seule alternative possible pour structurer les communautés musulmans de France.

Vous aussi, rejoignez-nous dès aujourd’hui : Je réjoins la plateforme L.E.S. Musulmans.

Paris, le 9 janvier 2019 —

Dans le cadre du futur service national universel (SNU), l’Observatoire de la laïcité a diffusé, le 2 janvier 2019, un rapport délivrant ses préconisations sur l’application du principe de laïcité.

En l’espèce, l’étude entend que les jeunes accueillis ne seraient pas appelés au SNU en tant qu’élèves d’établissements scolaires publics, mais, juridiquement, en tant que simples usagers—un statut qui ne les soumet donc pas à l’exigence de neutralité religieuse, « ni à l’encadrement de leur manifestation d’appartenance religieuse tel que précisé par la loi du 15 mars 2004 applicable aux élèves des écoles, collèges et lycées publics ».

Si ce rapport s’aligne sur l’objectif du SNU, qui est de favoriser le sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’est personnellement opposé aux recommandations de l’Observatoire de la laïcité, qui ne font pourtant que rappeler le cadre du droit.

Alors que l’État se doit d’être le gardien de la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions, il semblerait que dès lors qu’il s’agit de la question religieuse, la parole politique contredit presque systématiquement le droit. Il est déplorable de constater que la complaisance de l’État envers une compréhension abusive de la laïcité s’inscrit de nouveau dans le prolongement d’un contrôle politique visant régulièrement les musulmans de France.

Les travaux de l’Observatoire de la laïcité s’attachent à rappeler le droit et ne constituent pas une prise de position. Il est donc fondamentalement dangereux et nocif pour la cohésion sociale de redéfinir le principe de laïcité en l’étendant à la société civile, et d’envisager des restrictions qui remettent sérieusement en question la neutralité de l’État.

C’est pourquoi nous nous opposons formellement aux positions d’un gouvernement qui souhaite limiter la liberté religieuse de nos enfants et imposer un contrôle idéologique sur eux à travers des discriminations illégales et irrespectueuses du principe de laïcité, de sa compréhension et de son application. Quel genre de citoyens espère-t-on former en leur apprenant, dès l’enfance, l’autocensure d’une part fondamentale d’eux-mêmes ?

Il est dangereusement contreproductif de neutraliser un espace social où les enfants devraient, comme tous les autres citoyens, jouir de leurs libertés et de leurs droits. Nous appelons donc le gouvernement à la prudence et à la retenue face à la radicalisation et au durcissement du principe de laïcité portés par ses dirigeants dans les discours publics. Ces prises de position entretiennent le flou en dépit d’un cadre légal parfaitement clair, et participent à la propagation d’une ambiance délétère qui menace l’équilibre posé par la loi de 1905.

La plateforme L.E.S Musulmans
contact@lesmusulmans.fr

Mosquée des Cèdres, Marseille
Mosquée des Cèdres en construction

L’année s’achève. Plus qu’une semaine avant 2019. Si vous avez l’habitude de payer des impôts et plus encore de faire des dons déductibles, vous savez qu’il est possible d’en réduire le montant en allouant une partie à des projets, des actions, des fondations, etc. qui répondent à certaines conditions.

La loi française autorise en effet toute personne imposable à déduire de ses impôts sur le revenu 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % du revenu imposable, lorsque ce don est fait par exemple – et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui – à une association sous le régime de la loi 1905 : concrètement pour un don de 100 euros, vous aurez droit à une réduction de 66 euros.

Or, de plus en plus d’associations musulmanes choisissent ce régime, particulièrement celles qui gèrent des mosquées.

C’est pourquoi aujourd’hui nous vous proposons de leur donner un dernier coup de pouce pour cette année. Vous trouverez dans la liste suivante le nom de quelques associations loi 1905, partenaires de la plateforme L.E.S. Musulmans, auxquelles vous pouvez faire un don défiscalisé avant lundi 31 décembre minuit, ainsi que le numéro IBAN afin de vous permettre de procéder à un virement bancaire. Pour tout autre moyen, nous vous invitons à vous rendre directement dans la section « dons » de chaque site respectif, dont nous vous indiquons l’adresse Web.

Association culturelle et cultuelle d’Ezanville (95)
http://www.acceezanville.org
IBAN : FR76 1820 6000 2260 1995 2980 610

WaqF Noisy, Noisy-le-Grand (93)
https://www.facebook.com/pg/musulmans93160
IBAN : FR47 2004 1010 1267 0221 9L03 344

Cerle Ibn-Khaldoun de Bretagne, Rennes (35)
http://www.cib35.fr
IBAN : FR76 1558 9351 7702 8498 4464 097

Mosquée des Cèdres, Marseille (13)
http://www.mosquee-des-cedres.fr
IBAN : FR76 1027 8090 6600 0202 7960 154

Mosquée Bilal, Clichy-sous-Bois (93)
https://www.mosquee-bilal-clichy-sous-bois.fr
IBAN : FR81 3000 20063700 0000 6469 Q89

Association As-Salam, Montluçon (03)
IBAN : FR76 1680 6008 2066 0412 6741 117

Association Unicité 38 (centre Philippe Grenier), Échirolles (38)
http://www.unicite38.fr
IBAN : FR63 3000 2026 6800 0007 0823 R50

Association des Bleuets, Marseille (13)
http://asso-bleuets.org
IBAN : FR19 2004 1010 0826 4962 5S02 973

Pensez à partager cet article afin de permettre au plus grand nombre de soutenir dans cette dernière ligne droite les associations ci-dessus.

Lancée officiellement le 30 septembre 2018 à Paris, la plateforme L.E.S. Musulmans accueille aujourd’hui un nouveau soutien, un soutien de taille en la personne de cheikh Mohamed Minta, recteur du centre interculturel de Décines-Charpieu, près de Lyon, où il officie en outre comme imam, président-fondateur de l’association Zakat France.

Dans la vidéo qui suit, Cheikh Mohamed Minta invite chacun à « rejoindre cette dynamique qui vise à redonner sa place à toute la richesse que Dieu a réparti parmi nous [et] à s’efforcer à contribuer en rejoignant cette collaboration inédite que constitue la plateforme L.E.S. Musulmans ».

Vous aussi, rejoignez-nous dès aujourd’hui : Je réjoins la plateforme L.E.S. Musulmans.

Paris, le 12 décembre 2018

« Le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire », indique aujourd’hui le procureur de Paris, Rémy Heitz, confirmant la motivation terroriste de l’attaque mardi soir sur le marché de Noël à Strasbourg.

C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que la plateforme L.E.S Musulmans adresse ses condoléances aux familles endeuillées et aux victimes de cet attentat.

Nous voulons leur dire notre compassion, notre amitié et notre présence à leurs côtés.

En tuant, blessant et visant une nouvelle fois la France, les terroristes veulent déstabiliser le pays, faire vaciller ses fondements et provoquer une réplique en profondeur en divisant les Français : faire le plus de victimes possible, accélérer l’émergence d’un climat de guerre civile, que les pires extrêmes politiques ne tardent jamais à exploiter.

La plateforme L.E.S. Musulmans appelle d’une part à rester conscients et vigilants quant à la constance du risque terroriste, en adoptant des approches concertées, efficaces et conformes aux droits humains, afin d’endiguer durablement cette menace ; d’autre part à renforcer nos liens, notre solidarité mutuelle et, face aux assauts pour nous diviser, à travailler à ce qui nous rapproche.

Les 220 associations et mosquées qui participent à la plateforme L.E.S. Musulmans oeuvrent chaque jour partout en France à cet effort de cohésion qui nous implique toutes et tous.

Enfin, nous nous mettons à disposition des familles touchées par cette violence, en priant profondément pour que nul ne soit plus frappé par la tragédie qu’elles vivent depuis hier soir et que notre pays et le monde soient définitivement débarrassés de cette violence barbare.

La plateforme L.E.S. Musulmans
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Paris, le 11 décembre 2018

Nous avons pris connaissance de la décision de Jean Pierre Chevènement de quitter ses fonctions à la tête de la « Fondation des Œuvres de l’Islam de France ».

Au-delà des désaccords que l’on peut légitimement avoir, quant à son action en tant que ministre de l’intérieur puis à la tête de cette institution, nous saluons un véritable geste de lucidité.

La fondation, censée œuvrer à l’amélioration de la condition des musulmans et à l’intérêt commun de l’ensemble des citoyens, par l’éducation, la culture et l’action sociale autour de l’islam, a totalement échoué à impliquer les premiers concernés, au-delà d’un rôle cosmétique et purement symbolique, dans le meilleur des cas.

Sans surprise, les musulmans ont donc jugé très sévèrement l’action de la fondation. Dans le cadre de la grande consultation des musulmans, à laquelle ont participé 27 000 d’entre eux, ils sont ainsi 92% à ne pas se sentir représentés par la fondation dirigée par Jean Pierre Chevènement (dont 80% ont répondu « pas du tout »). Ce constat extrêmement critique est également développé dans les réponses ouvertes au questionnaire, où les répondants dénoncent aussi bien les conditions de nomination du président de la fondation que la gouvernance, l’inexistence sur le terrain et la déconnexion par rapport aux problématiques que vivent les musulmans.

C’est donc un double échec :

  • d’une part lié à la personne (pour rappel, Jean Pierre Chevènement a été parachuté à ce poste sans la moindre consultation ni implication des musulmans)
  • d’autre part à la mission de la fondation qui, malgré des millions d’euros dilapidés et le soutien de l’État, n’a strictement rien changé sur le terrain, si ce n’est une poignée de subventions distribuées et une exposition temporaire, symboles d’une action totalement inaudible des musulmans, puisque ne les impliquant pas.

Dans cette situation, l’État est face à un choix de responsabilité :

Il peut, avec constance, reproduire les mêmes erreurs et, contre un salaire mirobolant, parachuter quelque opportuniste, dans l’interminable liste de ceux qui veulent faire commerce de la condition des musulmans. Les mêmes arrangements en catimini, sans la moindre transparence ni implication des musulmans, aboutiront alors aux mêmes conséquences : un gaspillage de moyens, une frustration grandissante et un maintien du status quo.

Mais l’État peut également, de manière citoyenne et constructive, faire le choix de la transparence, de la compétence et de la légitimité, en considérant une simple évidence :

Il est bien temps de rendre aux musulmans ce qui leur appartient.

En l’occurrence : le choix des orientations et des personnes qui œuvrent sur des questions qui les concernent en premier lieu. Sans parachutage. Sans arrangement politique.

Tout autre choix serait, du point de vue des musulmans, totalement inacceptable et aboutirait, dans deux ans, au même résultat, en abîmant encore un peu plus leur lien et leur confiance en un État qui se sera montré, une fois de plus, incapable de les entendre.

Pour éviter un tel échec, nous proposons une idée simple : laissons les musulmans choisir.

Comme pour toute mission importante, les candidats devront soumettre un projet, clairement identifiable et accessible à tous, quant à ce qu’ils proposent de faire durant leur mandat, en cohérence avec les statuts de la fondation (ce à quoi pourra veiller l’État), en alliant action culturelle, éducative et citoyenne.

Il existe, parmi les millions de musulmans qui vivent en France, tous les talents et toutes les compétences nécessaires.

Sur la base de ces candidatures, la fondation pourra organiser de façon transparente, en ligne et dans des relais locaux, un vote lors duquel les musulmans pourront choisir le projet qu’ils souhaitent voir réalisé.

Ainsi, la fondation tirera une légitimité de ce choix et sera clairement mandatée pour accomplir un projet choisi par les premiers concernés, en conformité avec son objet.

Et pour la première fois, nous pourrons alors dire que la République traite les musulmans comme des citoyens à part entière, capables de décider par eux-mêmes de ce qui est fait en leur nom.

La plateforme L.E.S. Musulmans