Vous êtes un fidèle ou une association musulmane/citoyenne et vous voulez savoir ce que le projet de loi “contre le séparatisme” change pour vous ? Vous êtes au bon endroit. La Plateforme L.E.S Musulmans a travaillé durant les deux dernières années pour vous simplifier le plus possible les choses et vous proposer des solutions concrètes

Principalement, l’objectif du projet Macron concernant les associations est le suivant: accroître le niveau de contrôle financier, politique, idéologique et théologique des structures musulmanes

Une politique d’exception visant les musulmans

Le Président entend faire cela en obligeant progressivement les associations musulmanes à restreindre leurs activités au seul domaine cultuel (en renonçant au reste: culturel, éducatif, social, humanitaire, citoyen…), puis à contrôler de manière coercitive toutes celles qui refuseraient de se plier à cette volonté politique, alors même que la plupart des associations musulmanes offrent toute une variété d’activités, au service des fidèles et des citoyens. Cette démarche traduit une volonté claire de séculariser le rapport que les musulmans entretiennent avec leurs associations

Face à cela, comme nous l’avons exprimé en joignant notre voix à plus de 50 associations et 5 fédérations nationales, notre position est double: 

1) Refuser que ce projet permette de créer une exception musulmane, en portant atteinte à l’autonomie des associations et à l’intégrité du culte musulman

2) Se saisir de cette occasion pour aider toutes les associations à se mettre à niveau, sur tous les plans, afin qu’elles puissent continuer et développer l’ensemble de leurs activités, en toute indépendance.

 

Notre plan pour protéger les associations

Pour réaliser cela, nous avons préparé un plan complet à destination des associations, qui comprend cinq volets: juridique, comptabilité et fiscalité, communication, audit et sécurité.

Nous mènerons bien sûr avec vigilance toute une action sur la préservation des libertés fondamentales, dont la liberté d’association, mais il sera tout de même nécessaire de mettre à niveau les structures existantes, à titre de prévention. 

 

Voici les différents volets: 

  • Un kit juridique, incluant des statuts pour association 1901 et 1905, vous permettant de mettre à jour vos associations, avec les cas de figure les plus fréquents, y compris si vous souhaitez créer deux associations jumelées (1901/culturel et social + 1905/cultuel). Cela vous permettra de continuer l’ensemble de vos activités, tout en bénéficiant de tous les avantages disponibles.

  • Un kit comptable, incluant des fichiers types vous permettant de tenir vos comptes, ainsi que des rapports comptables régulièrement à destination de vos donateurs et adhérents. En remplissant régulièrement quelques cases, cette comptabilité simplifiée vous permettra de tout de suite pouvoir passer à une transparence financière, tout en rassurant l’ensemble de vos interlocuteurs.

  • Communication: Un site internet dédié, que vous pouvez personnaliser, spécifiquement prévu pour les mosquées et les associations, afin de vous faire connaître. Pour les associations qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir des développeurs ou qui souhaitent mieux se faire connaître auprès des fidèles, c’est l’occasion de professionnaliser et de visibiliser la qualité de votre travail.

  • Audit & qualité: Une équipe dédiée, composée de professionnels, disponibles à plein temps pour vous accompagner, notamment par le biais de pré-audits de conformité, afin que vous ayez un diagnostic fiable de votre structure associative et que vous puissiez améliorer les choses. C’est simple: les associations partenaires font l’objet d’un pré-audit complet, afin de savoir sur quoi elles pourraient être questionnées, afin de mieux prioriser leur action et de se mettre à niveau. Une étape essentielle, pour protéger et pérenniser l’ensemble de leurs activités. 

 

  • Protection et défense: Chaque mosquée et association pourra être accompagnée sur les aspects de sécurisation et de protection. En activant le plan de sécurisation des lieux de cultes, en équipant en vidéo les bâtiments, en soutenant les associations en cas de problème (ex: perquisition abusive, dégradations ou autres -> soutien et solidarité, riposte et fact checking, sur le plan de la communication, action juridique le cas échéant), nous devons faire tout le nécessaire, pour que les associations musulmanes soient protégées et préservées lorsqu’elles sont injustement visées, grâce à la solidarité de tous. 

Depuis sa création, la Plateforme L.E.S Musulmans œuvre à l’amélioration et à l’organisation des communautés musulmanes de France. Plus que jamais, nous sommes à votre service. Si vous être une association qui souhaite bénéficier de l’ensemble de ces services, vous pouvez rejoindre notre plateforme inter-associative en remplissant ce formulaire. Et si vous souhaitez soutenir notre travail et contribuer à votre échelle, vous pouvez adhérer, donner ou devenir bénévole au sein de nos équipes. C’est ensemble que nous arriverons à changer les choses. 

Après près de trois ans de demandes incessantes émanant principalement de l’extrême droite, le président Emmanuel Macron a finalement cédé à l’injonction : après l’islamisme, le communautarisme, le radicalisme… c’est contre le “séparatisme” que le Président a choisi de laisser sa marque.

Sommé de prendre position sur la laïcité et l’islam, il a finalement annoncé les grands axes de son projet de loi contre ce qu’il nomme le “séparatisme”, sans qu’à aucun moment ce terme amalgamant ne soit défini de manière claire et objective.

Dans ce discours, malgré des précautions de langage, le président a traité dans le même mouvement de la (bien évidemment) nécessaire lutte contre le terrorisme et, en même temps, des pratiques religieuses des musulmans.

Le Président entend lutter contre les amalgames… en contribuant à les produire.

Le Président entend lutter contre l’islam consulaire… avec l’islam consulaire.

Le Président entend renforcer la laïcité… en s’ingérant dans ce que devraient faire les fidèles.

C’est un chemin périlleux, une fois de plus décidé sur le plan politique, plutôt que dans la concertation des premiers concernés.

Depuis sa création en 2018 à la suite d’une consultation nationale ayant mobilisé des dizaines de milliers de fidèles, la Plateforme L.E.S Musulmans appelle au respect d’une idée simple :

Tous les projets qui concernent les musulmans doivent être choisis, décidés et impulsés par ceux-ci, puisque c’est de leur religion qu’il s’agit et que la laïcité prévoit depuis 1905 l’indépendance du politique et du religieux.

Nous pensons néanmoins que ce projet de loi, malgré l’intention politique qui le porte et le contexte délétère de stigmatisation des musulmans, constitue une occasion historique, dont nous pouvons tous sortir grandis.

En effet, c’est le moment où jamais de mettre à plat les sujets qui clivent notre société, autour de l’islam et des musulmans, afin de mieux déconstruire les incompréhensions et les contre-vérités qui, trop souvent, occupent l’espace médiatique.

C’est également l’occasion pour l’ensemble des associations musulmanes qui le souhaitent, de se mettre à niveau sur le plan juridique, comptable, fiscal et organisationnel, afin de pouvoir continuer à développer leurs activités en conformité, en bonne intelligence et en toute sérénité, grâce à l’accompagnement de nos équipes dédiées aux associations et aux lieux de culte.

C’est enfin le temps de renouveler et de rétablir l’entière place des citoyens musulmans au sein de la République, dont ils ne sont pas des invités mais des membres de plein droit, qui ont leur propre voix, leurs propres choix et leur volonté propre, comme tout citoyen au sein de la Nation.

Si le Président de la République dit vouloir réellement aider les musulmans à se structurer et concilier les différentes sensibilités de notre pays, alors qu’il trouve au sein de la Plateforme L.E.S Musulmans une organisation professionnelle, autonome, émanant de la base, légitime auprès des premiers concernés et transparente dans ses actions, afin que plus jamais la parole des musulmans ne soit confisquée ou éludée.

Les musulmans pensent, les musulmans disent et les musulmans font, par eux-mêmes.

Le séparatisme serait de le nier.

C’est la seconde fois en une semaine qu’une mosquée est incendiée dans la région lyonnaise. Le feu s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à la mosquée Essalem, à Lyon. Fort heureusement aucun blessé n’est à déplorer mais la piste criminelle est, une fois encore, confirmée.

La plateforme L.e.s Musulmans condamne avec la plus grande fermeté ce nouvel acte criminel. Nous exprimons notre soutien total à l’ensemble des fidèles et des responsables de la mosquée dans cette épreuve et nous nous tenons à leur disposition pour toute aide nécessaire. Nous publions à destination des responsables de mosquées ainsi que des fidèles une série de recommandations pour agir localement afin de protéger nos lieux de culte.

Une enquête pour “dégradations volontaires par incendie” a été confiée à la sûreté départementale de Lyon. Il ne fait plus de doute, après ce second incendie, qu’il y a une volonté très claire de cibler et terroriser la communauté musulmane.

La Plateforme L.e.s Musulmans exige une nouvelle fois qu’Emmanuel Macron, président de la République, ainsi que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, prennent réellement la mesure de l’urgence et agissent concrètement pour la sécurité des mosquées comme celles des personnalités musulmanes et des imams visés par des discours racistes et les menaces quotidiennes. Les pouvoirs publics, qui n’ignorent rien du risque terroriste visant les musulmans de France, doivent prendre leurs responsabilités.

Il est enfin urgent que l’Etat clarifie sa position face aux choix éditoriaux de certaines rédactions qui ont fait de la haine anti-musulmane un argument commercial. La loi doit être appliquée et ces médias sanctionnés lorsqu’ils outrepassent la liberté d’expression pour verser dans l’incitation à la haine, mettant ainsi en danger plusieurs millions de femmes, d’hommes et d’enfants de notre pays.

 Il est urgent de rassembler nos forces pour éviter que de tels actes se reproduisent.

C’est avec effroi et consternation que La Plateforme L.e.s Musulmans a pris connaissance de l’incendie, sans doute criminel, perpétré dans la nuit du jeudi 6 août au vendredi 7 août dans la mosquée Omar, à Bron.

L’incendie a été maîtrisé par les sapeurs-pompiers qui sont intervenus durant deux heures. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer mais les dégâts sont considérables : 100m2 de rez-de-chaussée ont été totalement dévastés par le feu.
Le Parquet de Lyon a confirmé vendredi que l’hypothèse criminelle était privilégiée « compte tenu de deux départs de feu constatés à deux endroits différents du local ». Une enquête a été ouverte pour « dégradations volontaires par incendie ».

La plateforme L.e.s Musulmans condamne avec la plus grande fermeté cet acte. Nous sommes solidaires de l’ensemble des fidèles et des responsables du lieu de culte dans cette épreuve et nous nous tenons à leur disposition pour toute aide nécessaire. Nous espérons que tout sera mis en œuvre pour retrouver les responsables. Au-delà de leurs individualités, il nous faut rappeler que cet acte s’inscrit dans un contexte tendu de recrudescence des discriminations et agressions racistes, notamment islamophobes. La région lyonnaise, du fait de la présence active de plusieurs milices d’extrême-droite, est particulièrement concernée.

Les mots et l’eau ne suffiront pas, à éteindre ces feux. Nous réitérons nos craintes face la multiplication de ces actes qui visent la communauté musulmane; il est urgent que le Gouvernement lutte fermement contre les discours et pratiques politiques qui soufflent sur les braises de l’islamophobie et désignent, constamment, les musulmans comme cibles.

L’Aïd El-Kebir débutera vendredi 31 juillet dans un contexte de crise sanitaire. Malgré la fin du confinement en France, de nombreux dispositifs de sécurité perdurent. La fête du sacrifice devra donc se dérouler dans un respect strict des gestes barrières. De l’abattage rituel aux retrouvailles familiales, voici quelques indications pour passer une bonne fête en toute sécurité.

Abattage

L’Aïd el-Adha est la fête du sacrifice ; traditionnellement, elle commémore la soumission du Prophète Ibrahim (Abraham) à Allah (swt). Après un rêve dans lequel il s’est vu égorger son fils,  Ibrahim, qui comprit que c’était une épreuve divine, s’était préparé à sacrifier son fils unique Ismaïl. Mais, par le biais de l’ange Djibril (Gabriel), Allah (swt) remplaça l’enfant par un bélier. Depuis, chaque année, les musulmans effectuent ce rituel religieux. Il s’agit d’une recommandation, voire une obligation pour certaines écoles. 

De manière générale, l’abattage est contrôlé de manière très stricte sur tout le territoire. La crise sanitaire que nous traversons renforce ces réglementations. Dans toute la France, les préfectures listent les abattoirs autorisés en rappelant que les sacrifices doivent « se dérouler dans le respect des réglementations sanitaires, environnementales, relatives au bien-être animal et commerciales ». En Ile-de-France, cinq abattoirs officiels – situés sur les communes de Jossigny (77), Meaux (77),  Ezanville (95), Montereau (77) et La Courneuve (93) – ont été réquisitionnés. Si les trois premiers sont des boucheries déjà existantes, les deux dernières ont été exceptionnellement agréés « afin de renforcer la capacité d’abattage » pour l’Aïd. Dans le Rhône, des abattoirs ont été agréés dans 6 villes. Il s’agit de Cibévial à Corbas, Secat à Saint-Romain-de-Popey, Monsieur Rabut à Saint-Jean-la-Bussière, Delorme, Bonnefoux, Gaec Buffin, Beaudoin à Givors, La ferme vaudaise à Vaulx-en-Velin et Vola Nord à Villefranche.

À noter qu’il est possible d’effectuer le sacrifice auprès de certains bouchers. Il est également possible de se rapprocher des associations cultuelles musulmanes pour la commande d’un animal ou même de contacter un abattoir pérenne ou temporaire autorisé effectuant l’abattage rituel le jour de l’aïd.

Présence durant les sacrifices et procuration 

En temps normal, et traditionnellement, les familles viennent assister au sacrifice. Mais cette année, les déplacements dans les abattoirs seront limités à une ou deux personnes maximum. Pour ceux qui ne veulent pas effectuer eux-mêmes le sacrifice, il est possible de donner procuration à une personne ou une association. Beaucoup de savants estiment qu’un musulman a l’autorisation de donner procuration pour qu’un sacrifice soit fait à sa place, conformément à la tradition prophétique. Un hadith rapporté par Jabir (RA) précise que le Prophète ﷺ a sacrifié 63 bêtes (à la place de personnes du Yémen) et a demandé à Ali (RA) de finir le reste (rapporté par Muslim). Anas Ibn Malîk rapporte aussi qu’il a vu le Prophète ﷺ faire 7 sacrifices (rapporté par Boukhari). 

Prières et convivialité, oui…mais en sécurité

Comme chaque année, la prière de l’aïd aura lieu le matin, entre 8h et 9h en fonction des mosquées. La plupart d’entre elles continuant d’appliquer strictement les mesures de sécurité, les places risquent d’être encore plus limitées que d’habitude. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a rappelé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que la prière de l’Aïd-el-Adha et celle du vendredi « ne doivent pas réunir plus de 5 000 personnes, même lorsque celles-ci sont organisées dans des espaces non fermés, de type plein air ».

Afin de limiter une résurgence de l’épidémie, le port du masque reste obligatoire ainsi que la distanciation physique d’au moins un mètre. Il est recommandé d’apporter votre propre tapis de prière et d’effectuer vos ablutions à votre domicile car, dans la majorité des mosquées, les salles d’ablution restent fermées. Certaines mosquées interdisent exceptionnellement la venue des enfants, renseignez-vous auprès de celle de votre ville. Malheureusement, cette année, il est conseillé d’éviter les embrassades et de privilégier les salutations sans contact physique. Oui, on sait, ça rompt avec l’esprit de convivialité, de chaleur et de partage associé aux fêtes religieuses. Mais l’enjeu est de taille : les personnes âgées sont toujours aussi vulnérables face à l’épidémie, il nous faut redoubler de vigilance pour les protéger. Ainsi, pensez à bien respecter les gestes barrières et à vous laver régulièrement les mains. 

Même comme ça, il sera possible de profiter pleinement de cette journée avec vos proches !. 

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Courage et générosité, deux adjectifs pour qualifier Yacine, cet acteur associatif engagé de 32 ans. Entrepreneur dans le domaine de l’agroalimentaire et l’emballage, il est président de l’association « Un Nouveau Visage » depuis maintenant 12 ans. Une association qui a pour but d’améliorer le quotidien des enfants dans le monde, travaillant actuellement dans les camps de réfugiés de Palestine.  Dans cet entretien, il revient sur les raisons qui l’ont poussée à s’investir dans le monde humanitaire.

 

1/ Comment et pourquoi tu en es venu à cet engagement associatif ? Pourquoi c’est important pour toi de t’investir autant ?

 En 2008, on m’avait donné l’opportunité de participer à un projet humanitaire en Palestine occupée, afin de financer un centre aéré pour les enfants des camps de réfugiés. J’ai accepté pour le caractère solidaire de cette mission mais aussi pour enfin voir de mes yeux la situation des Palestiniens, que l’on défendait depuis notre adolescence, sans réellement maîtriser le sujet. Suite à ce voyage, j’ai eu l’intime conviction de pouvoir aider sur le long terme ces enfants, ces familles qui se trouvent dans une situation intolérable. Face à la réalité du terrain, je ne pouvais plus être un acteur passif, et j’ai donc décidé de créer l’association « Un Nouveau Visage ». Je pense foncièrement, que chacun d’entre nous peut apporter de l’espoir, même ponctuellement, aux personnes les plus fragiles. Fermer les yeux face aux injustices c’est dans un certain sens accepter cette idée que nos vies n’ont pas toute la même valeur. Et pour moi, c’est inconcevable. Au-delà des missions et des programmes humanitaires, s’investir c’est aussi permettre de rassembler et cela sans frontières, des milliers de personnes autour des valeurs de justice et de solidarité. Et qui par la suite, transmettront à leur tour ces valeurs.

 

2/ Peux-tu nous parler de l’association « Un nouveau visage » ? Que faites-vous concrètement ?

L’association Un Nouveau Visage est née en 2008 et est devenue officielle en 2014. Notre association a pour vocation d’intervenir pour améliorer le quotidien des enfants et cela partout dans le monde. Nous travaillons et intervenons dans les camps de réfugiés de Palestine et plus principalement dans le camp de Balata, qui est le camp le plus peuplé avec plus de 30 000 réfugiés sur seulement 0,25 km2. Nos programmes de solidarité se concentrent sur l’éducation, la santé et les loisirs. Nous estimons que ces aspects sont les plus importants afin d’accompagner et de faciliter l’épanouissement physique et psychologique des enfants vivant l’occupation et la guerre. Le projet « Un nouveau visage pour Habiba et Leyane » représente fondamentalement le fonctionnement de notre association. La vie de ces deux jeunes palestiniennes a basculé, lorsque leur maison a brûlée suite aux coupures intempestives, quotidiennes et à la vétusté des installations électriques dans les camps de réfugiés. Brûlées de la tête aux pieds, nous nous sommes organisés afin de pouvoir financer leurs opérations ici en France. Mais au-delà des interventions chirurgicales, nous devions aussi tenir compte des traumatismes psychologiques face à la perte de leur sœur, Adyane 10 ans, dans ce même incendie.

Nous intervenons aussi dans l’accompagnement éducatif, en finançant des kits, des uniformes pour la rentrée scolaire des enfants des camps de réfugiés. Nous finançons du matériel spécialisé pour les enfants atteint de maladie ou d’un handicap afin de faciliter son apprentissage, son autonomie et améliorer son bien-être. L’association « Un Nouveau Visage » intervient également via des programmes de distribution alimentaire pour les familles les plus démunies, permettant d’apporter dignité et amélioration des conditions de vie. 

De nouveaux projets sont constamment en gestation et nous aspirons à transporter nos programmes dans d’autres pays, notamment le Maroc. Il est important de souligner que notre idée de l’humanitaire réside dans le fait d’apporter des projets innovateurs, essentiels et pertinents mais surtout permettant l’autonomie et l’auto financement à moyen et long terme.Nos actions ont vocation à intervenir de bout en bout, en essayant de prendre en compte les paramètres essentiels qui concourent  à la protection et au développement de l’enfant. 

 

3/ Tu peux nous en dire plus sur la création d’une étude que tu fais en lien avec une ONG INTERNATIONALE rattachée à l’ONU ?

Avec le temps et l’expérience accumulée au fil des années et de nos interventions sur le terrain, j’ai souhaité pouvoir me rendre utile et cela au-delà des actions humaines. Je pense que la solidarité internationale réside certainement aussi dans une perspective intellectuelle.

Aujourd’hui, la diffusion d’informations incomplètes et erronées est monnaie courante. Mais il est primordial de rappeler qu’il est de notre responsabilité de veiller à avoir des données fiables qui permettront de continuer à légitimer la cause

Actuellement, nous travaillons à la création d’une étude sur la question de l’éducation et de son accès pour les enfants des camps de réfugiés dans son aspect inclusif. 

Cette étude permettra de montrer au monde la situation alarmante tant dans le domaine humanitaire que médical et scolaire dans les camps de réfugiés dans le monde. Elle permettra aussi de faire face à la réalité du terrain et ainsi répondre à un déficit criant d’ informations essentielles quant à la condition des réfugiés.

Cette étude permettra de faire émerger un programme, qui aura pour vocation à être applicable sur l’ensemble des camps de réfugiés du monde et cela en englobant la totalité de l’environnement de l’enfant. 

Je pense sincèrement que l’information, fidèle et fiable, est le fondement pour mener à bien un combat juste et indispensable. Que la résistance passe par l’entraide mais aussi par le partage d’une réalité loin de toutes les distorsions politique et idéologique.

 

4/ Quelles sont les prochaines étapes pour vous ? Et comment vous aider ?

 

 La prochaine étape c’est de pouvoir passer d’association à ONG. Ce statut d’ONG permettra de gagner en légitimité sur la scène internationale. En effet, nous cherchons aussi à travers nos actions, à sensibiliser la population afin de nous accompagner sur le long terme. La convergence des forces est une des clés pour atteindre nos objectifs. Pour ce faire, nous invitons nos soutiens à adhérer à notre association.  

Partager c’est donner ! Qu’importe la manière, votre soutien permet de créer et de soutenir énormément de projets pour les enfants et les familles les plus fragiles. Alors soutenez-nous, partagez nos projets et donnez si vous le pouvez.

 

 

Après plusieurs mois de confinement, à se retrouver limités dans ses déplacements, vous êtes nombreux à ne rêver que de voyage. Les plans de l’été, souvent organisé à l’avance, se sont vu bousculés à cause de la crise sanitaire lié au coronavirus. Les frontières fermés ou encore vols annulés, on s’est demandé où les Musulmans vivant en France allaient partir en vacances ?

 

Rester enfermé chez soi pendant des mois n’a fait qu’accroître l’envie de s’évader. Les habitudes de beaucoup de musulmans ont été particulièrement impactées puisque de nombreuses destinations, notamment des pays d’origines, n’ont toujours pas rouvert leurs frontières. C’est le cas pour le Maroc, qui a annoncé la réouverture de ses frontières aériennes et maritimes depuis le 14 juillet, mais uniquement pour les citoyens et résidents étrangers souhaitant revenir dans le pays ou le quitter. « Chaque été, je pars au Maroc avec ma famille. Cette année, je suis triste de ne pas y aller car j’avais pris l’habitude de les amener aux sources sur la terre de mes ancêtres. » nous confie Khalid. Ce père de famille a donc dû s’adapter aux restrictions et a décidé de rester en France « nous irons dans le sud de la France, nous retrouver en famille ».

Vacance en France

Face à l’impossibilité de voyager, certains ont décidé de rester dans l’Hexagone. C’est le cas d’Olfa, maman de deux enfants, elle avait prévu avec son époux de se rendre en Tunisie. La crise du Covid-19 a eu beaucoup d’incidences sur sa famille « il y a eu moins de travail pour mon mari qui est artisan ». Le voyage annulé n’a pas empêché Olfa de profiter de l’été en toute simplicité et en famille « j’ai décidé de sortir avec mes enfants, chaque jour dans un nouveau parc, certes c’est limité comme sortie mais mes enfants ont 1 et 2 ans, pas moyen de faire grand-chose, on va par exemple jeudi, dans une ferme pédagogique et dimanche avec le papa, on ira dans une fête foraine ».

Pour Nounaydam, c’est un séjour à Bali qui est tombé à l’eau. Du coup ça sera direction La Baule au mois d’août, chez de la famille dans « une maison située à 500 mètres de la mer ». Bien que la France reste l’endroit privilégié pour les vacances, les règles sanitaires continuent de s’appliquer. Du Nord à la Côte d’Azur, en passant par le Pays basque, les mesures de sécurité sanitaire et règles de distanciation sociales sont toujours en place sur les plages françaises. Ce séjour en France, cette maman de 3 enfants le redoute à cause de l’islamophobie ambiant « étant voilée j’appréhende tout de même ces vacances en France […] c’est dommage car la France regorge de superbes coins et recoins mais certains Français sont insupportables et il suffit d’une minorité pour gâcher les vacances ». C’est d’ailleurs pour cela que certains ont décidé de voyager en dehors de France et notamment dans des pays de l’Union européenne, où les restrictions aux frontières sont moins contraignantes que dans les pays extra-européen.

Vacance en Europe ou reporté

La Commission européenne a lancé l’application Re-open EU (lien), afin de fournir aux utilisateurs des renseignements en temps réel sur les frontières, les moyens de transport et les modalités de circulation. Les services touristiques disponibles ainsi que les mesures de santé publique et de sécurité (mises en quarantaine, port du masque obligatoire dans le lieux publics) sont également répertoriés.

Enfin, il y a ceux qui ont tout simplement décidé de reporter leur voyage. Soit pour des raisons financières, soit par inquiétudes du fait de la situation sanitaire actuelle. « On a acheté les billets pour la Turquie un an à l’avance », nous raconte Mustapha, « avec la crise sanitaire financièrement ça n’allait plus trop, du coup ont les a mis en suspens. On pense y aller en octobre in sha Allah ».

Peu importe la destination, il est important de penser aux indispensables dans vos valises. En effet, le contexte sanitaire oblige à étoffer le nécessaire de voyage. Pensez à vous munir de flacons de gel hydroalcoolique, de thermomètres et de masques qui couvrent le nez et la bouche. En France comme à l’étranger, pensez toujours à garder les bons réflexes des gestes barrières et à respecter une distance d’un mètre entre chaque personne.

 

« Iqra », c’est ainsi que débute le premier verset coranique révélé. Une injonction qui démontre l’importance de la lecture et de l’apprentissage en Islam. Thomas Sibille l’a bien compris. Véritable passionné par les livres, il tient sa propre librairie, Al Bayyinah, dans laquelle il propose des ouvrages aussi bien spirituels que politiquement engagés. Il a accepté de répondre à notre interview où il nous raconte l’impact du confinement sur le marché du livre.

 

Pouvez-vous présenter votre librairie ? Depuis combien de temps existe-t-elle ? 

Notre librairie Al Bayyinah existe depuis 2009. Ce qui caractérise le plus notre librairie est que nous lisons les livres que nous vendons, nous sommes attentifs aux attentes des lecteurs et aux tendances du marché ce qui nous permet de proposer un grand choix de livres, bien sélectionnés pour que le lecteur puisse se former idéologiquement, religieusement et culturellement sans tomber dans le sectarisme.

« Sans tomber dans le sectarisme » ? C’est-à-dire ?

Sans tomber dans le sectarisme, dans le sens en se « fanatisant » pour son ou ses avis, ou son groupe religieux au point de juger égaré celui avec qui on diverge.

Justement, on a vu sur votre page instagram que vous conseillez aussi bien des livres religieux que politiques comme la biographie de Malcolm X par Manning Marable ou l’Islam Imaginaire de Thomas Deltombe. C’est important pour vous de proposer ce genre de contenus ? 

Oui, extrêmement important car le lecteur ne peut se contenter de lectures strictement religieuses. Cela risquerait de le couper de la réalité qui l’entoure et des défis à relever. Il est important de connaître son histoire, les figures emblématiques qui l’ont marquée, tout comme il est important de connaître sa religion et ses principes. Il faut connaître le monde dans lequel nous vivons…sinon, on prend le risque d’être endormi, ignorant, acculturé, extrémiste, laxiste, coupé de la société, etc. Malek Bennabi disait « les peuples qui dorment n’ont pas d’Histoire mais des cauchemars ou des rêves… »

D’après une étude de l’institut GfK publiée le mardi 19 mai, les ventes de livres ont diminué de 60 % durant la période de confinement. Est-ce une baisse que vous avez vous-même constatée ?

Non, au contraire les ventes de livres ont explosé dans le domaine islamique. A titre d’exemple, on avait une moyenne de 15-20 commandes par jour puis nous sommes passés à 50 voire 100 commandes en une journée.

Comment expliquez-vous ce succès?  

Avec le confinement les gens ont cherché à occuper leur temps d’une manière intelligente et cela a permis à beaucoup d’entre eux de se réconcilier avec la lecture ou de prendre le temps de lire, ce qui n’est pas évident en temps normal avec les études, le travail, les obligations familiales… Un autre facteur peut expliquer ce retour à la lecture de livres religieux, je pense, c’est la remise en question qu’a entraînée le COVID-19. Il a obligé certaines personnes à  se poser des question sur leurs vies, leurs choix, la pratique religieuse, la vie après la mort, etc.

Quels sont les types de livres qui se sont le plus vendus ? Comment l’expliquez-vous ?

Au début du confinement, on vendait toutes sortes de thèmes, allant de l’histoire à la spiritualité, du dogme à la jurisprudence…puis, au bout de quelques jours de confinement, le choix des lecteurs s’est porté sur les livres traitant de l’éducation des enfants et sur les cahiers d’activités pour occuper les enfants. Le confinement devenant long, les parents cherchaient en effet à occuper leurs enfants. Être 24h/24h avec ses enfants dans une même maison n’étant pas évident, les parents avaient aussi besoin de conseils et d’orientation pour l’éducation. Ensuite, à la fin du confinement nous avons commencé à avoir beaucoup de commandes de livres sur le divorce, sur le nouveau départ dans le couple, etc. Je laisserai le soin à un sociologue ou aux lecteurs d’en tirer des conclusions.

Si vous deviez conseiller 3 livres à nos lecteurs, quels seraient-ils ?  

La biographie de l’imam Ibn Badis, aux éditions Al Bayyinah, pour l’exemple inspirant qu’il peut procurer aux musulmans vivant en France.

Initiation au Coran de Mohamed AbdAllah Draz, aux éditions Ennour, pour les lumières qu’il apporte sur les  questions liées auCoran et à la prophétie de Muhammad ﷺ soulevées par de nombreuses personnes et auxquelles le musulman se doit de savoir répondre.

L’intimité avec Allah, aux éditions Al Bayyinah, pour le besoin essentiel que l’on a tous de se rapprocher de Dieu.

Et j’en rajouterai un 4e, La vocation de l’Islam, de Malek Bennabi afin que l’islam de l’individu soit vivant et opérant.