Après près de trois ans de demandes incessantes émanant principalement de l’extrême droite, le président Emmanuel Macron a finalement cédé à l’injonction : après l’islamisme, le communautarisme, le radicalisme… c’est contre le “séparatisme” que le Président a choisi de laisser sa marque.
Sommé de prendre position sur la laïcité et l’islam, il a finalement annoncé les grands axes de son projet de loi contre ce qu’il nomme le “séparatisme”, sans qu’à aucun moment ce terme amalgamant ne soit défini de manière claire et objective.
Dans ce discours, malgré des précautions de langage, le président a traité dans le même mouvement de la (bien évidemment) nécessaire lutte contre le terrorisme et, en même temps, des pratiques religieuses des musulmans.
Le Président entend lutter contre les amalgames… en contribuant à les produire.
Le Président entend lutter contre l’islam consulaire… avec l’islam consulaire.
Le Président entend renforcer la laïcité… en s’ingérant dans ce que devraient faire les fidèles.
C’est un chemin périlleux, une fois de plus décidé sur le plan politique, plutôt que dans la concertation des premiers concernés.
Depuis sa création en 2018 à la suite d’une consultation nationale ayant mobilisé des dizaines de milliers de fidèles, la Plateforme L.E.S Musulmans appelle au respect d’une idée simple :
Tous les projets qui concernent les musulmans doivent être choisis, décidés et impulsés par ceux-ci, puisque c’est de leur religion qu’il s’agit et que la laïcité prévoit depuis 1905 l’indépendance du politique et du religieux.
Nous pensons néanmoins que ce projet de loi, malgré l’intention politique qui le porte et le contexte délétère de stigmatisation des musulmans, constitue une occasion historique, dont nous pouvons tous sortir grandis.
En effet, c’est le moment où jamais de mettre à plat les sujets qui clivent notre société, autour de l’islam et des musulmans, afin de mieux déconstruire les incompréhensions et les contre-vérités qui, trop souvent, occupent l’espace médiatique.
C’est également l’occasion pour l’ensemble des associations musulmanes qui le souhaitent, de se mettre à niveau sur le plan juridique, comptable, fiscal et organisationnel, afin de pouvoir continuer à développer leurs activités en conformité, en bonne intelligence et en toute sérénité, grâce à l’accompagnement de nos équipes dédiées aux associations et aux lieux de culte.
C’est enfin le temps de renouveler et de rétablir l’entière place des citoyens musulmans au sein de la République, dont ils ne sont pas des invités mais des membres de plein droit, qui ont leur propre voix, leurs propres choix et leur volonté propre, comme tout citoyen au sein de la Nation.
Si le Président de la République dit vouloir réellement aider les musulmans à se structurer et concilier les différentes sensibilités de notre pays, alors qu’il trouve au sein de la Plateforme L.E.S Musulmans une organisation professionnelle, autonome, émanant de la base, légitime auprès des premiers concernés et transparente dans ses actions, afin que plus jamais la parole des musulmans ne soit confisquée ou éludée.
Les musulmans pensent, les musulmans disent et les musulmans font, par eux-mêmes.
Le séparatisme serait de le nier.
C’est la seconde fois en une semaine qu’une mosquée est incendiée dans la région lyonnaise. Le feu s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à la mosquée Essalem, à Lyon. Fort heureusement aucun blessé n’est à déplorer mais la piste criminelle est, une fois encore, confirmée.
La plateforme L.e.s Musulmans condamne avec la plus grande fermeté ce nouvel acte criminel. Nous exprimons notre soutien total à l’ensemble des fidèles et des responsables de la mosquée dans cette épreuve et nous nous tenons à leur disposition pour toute aide nécessaire. Nous publions à destination des responsables de mosquées ainsi que des fidèles une série de recommandations pour agir localement afin de protéger nos lieux de culte.
Une enquête pour “dégradations volontaires par incendie” a été confiée à la sûreté départementale de Lyon. Il ne fait plus de doute, après ce second incendie, qu’il y a une volonté très claire de cibler et terroriser la communauté musulmane.
La Plateforme L.e.s Musulmans exige une nouvelle fois qu’Emmanuel Macron, président de la République, ainsi que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, prennent réellement la mesure de l’urgence et agissent concrètement pour la sécurité des mosquées comme celles des personnalités musulmanes et des imams visés par des discours racistes et les menaces quotidiennes. Les pouvoirs publics, qui n’ignorent rien du risque terroriste visant les musulmans de France, doivent prendre leurs responsabilités.
Il est enfin urgent que l’Etat clarifie sa position face aux choix éditoriaux de certaines rédactions qui ont fait de la haine anti-musulmane un argument commercial. La loi doit être appliquée et ces médias sanctionnés lorsqu’ils outrepassent la liberté d’expression pour verser dans l’incitation à la haine, mettant ainsi en danger plusieurs millions de femmes, d’hommes et d’enfants de notre pays.
Il est urgent de rassembler nos forces pour éviter que de tels actes se reproduisent.
C’est avec effroi et consternation que La Plateforme L.e.s Musulmans a pris connaissance de l’incendie, sans doute criminel, perpétré dans la nuit du jeudi 6 août au vendredi 7 août dans la mosquée Omar, à Bron.
L’incendie a été maîtrisé par les sapeurs-pompiers qui sont intervenus durant deux heures. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer mais les dégâts sont considérables : 100m2 de rez-de-chaussée ont été totalement dévastés par le feu.
Le Parquet de Lyon a confirmé vendredi que l’hypothèse criminelle était privilégiée « compte tenu de deux départs de feu constatés à deux endroits différents du local ». Une enquête a été ouverte pour « dégradations volontaires par incendie ».
La plateforme L.e.s Musulmans condamne avec la plus grande fermeté cet acte. Nous sommes solidaires de l’ensemble des fidèles et des responsables du lieu de culte dans cette épreuve et nous nous tenons à leur disposition pour toute aide nécessaire. Nous espérons que tout sera mis en œuvre pour retrouver les responsables. Au-delà de leurs individualités, il nous faut rappeler que cet acte s’inscrit dans un contexte tendu de recrudescence des discriminations et agressions racistes, notamment islamophobes. La région lyonnaise, du fait de la présence active de plusieurs milices d’extrême-droite, est particulièrement concernée.
Les mots et l’eau ne suffiront pas, à éteindre ces feux. Nous réitérons nos craintes face la multiplication de ces actes qui visent la communauté musulmane; il est urgent que le Gouvernement lutte fermement contre les discours et pratiques politiques qui soufflent sur les braises de l’islamophobie et désignent, constamment, les musulmans comme cibles.
La Plateforme L.E.S. Musulmans prend acte de la décision du gouvernement d’autoriser la “REPRISE DES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES” dans les lieux de culte à travers le communiqué du ministère de l’intérieur en date du vendredi 22 mai 2020.
Cette décision, qui intervient à seulement 24h de la fête de Aïd el Fitr, permet opportunément de s’en remettre aux responsables religieux et aux associations musulmanes quant à leur choix de rouvrir à cette occasion, faisant ainsi peser sur leurs épaules l’énorme responsabilité liée au risque d’une deuxième vague de propagation du virus.
L’organisation des prières de l’Aïd, qui représente déjà en temps normal un énorme défi organisationnel et humain, devient, dans ce contexte inédit, un enjeu surréaliste.
Le risque sanitaire est toujours bien réel et nous appelle collectivement à la plus grande retenue et à la responsabilité. Or, à ce jour, il apparaît que les conditions sanitaires ne soient pas encore entièrement réunies pour organiser la prière de Aïd el Fitr dans des conditions satisfaisantes.
Ainsi, la Plateforme L.E.S. Musulmans appelle les mosquées de France à faire preuve de prudence en renonçant à organiser la célébration de la prière de Aïd el Fitr en commun.
Si des associations font tout de même le choix d’organiser la prière de Aïd el Fitr, nous leur recommandons de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires, à savoir, entre autres, un nombre limité de personnes, une distanciation d’un mètre entre les fidèles, et le port du masque de manière obligatoire.
Dans ce contexte, la Plateforme L.E.S. Musulmans continue d’assister les associations, et en particulier les mosquées, face au défi du Covid-19 afin que cette sortie de crise ne soit pas synonyme de deuxième vague.
À cet effet, nous publierons prochainement un ensemble de recommandations à travers un “Guide de réouverture des Mosquées de France”. En complément, et ce dès aujourd’hui, nous ouvrons une ligne d’assistance dédiée aux responsables associatifs (mail et téléphone). Chaque mosquée pourra ainsi rouvrir ses portes, à son rythme, afin d’accueillir de nouveau les fidèles dans les meilleures conditions.
Dans ces moments de joie fraternelle et familiale que représente la fête de Aïd el Fitr, nous apportons une fois de plus notre soutien plein et entier à l’ensemble des musulmans de France en leur souhaitant un Aïd Moubârak, et en espérant que les efforts consentis durant cette période nous permettent de préparer plus sereinement la fête de Aïd el Adhâ cet été.
Alors que l’épidémie de coronavirus continue de progresser en France, et que le bilan des morts ne cesse de s’alourdir, de nombreuses questions se posent quant au maintien et au déroulement des rites funéraires, notamment pour les fidèles musulmans.
Ces derniers jours, nous avons en effet reçu des centaines de messages de concitoyens s’interrogeant sur les démarches à suivre pour accompagner leurs proches en fin de vie, les enterrer dans le respect des traditions musulmanes et dans des conditions dignes. L’inquiétude est d’autant plus grande que, sur les réseaux sociaux, des témoignages faisant état de problèmes graves ne cessent d’affluer :
- saturation de certains hôpitaux, chambres mortuaires et funérariums,
- rapatriements vers les pays d’origine bloqués en raison de la fermeture des frontières,
- nombre insuffisant de carrés musulmans,
- familles endeuillées livrées à elles-mêmes en raison du manque d’information.
Face à cette crise sans précédent, nous avons donc décidé de lancer, en urgence, un plan d’action multidimensionnel. La cellule de crise #UrgenceJanaza est lancée immédiatement et sera opérationnelle tout le temps qu’il faudra pour accompagner le public musulman. Afin d’en assurer le bon fonctionnement et de garantir une réactivité maximale, sept personnes seront exclusivement dédiées à cette cellule.
Concrètement, que prévoyons-nous ?
- Information du public sur l’état des rites funéraires et l’évolution des restrictions sanitaires.
- Recensement, en temps réel, des carrés musulmans, des pompes funèbres et des pays qui acceptent les rapatriements, à travers une cartographie dynamique
- Mise en place d’une adresse d’urgence et d’une permanence téléphonique dédiée, pour informer et conseiller les familles dans ces moments difficiles.
Par ailleurs, la plateforme L.E.S. Musulmans demande officiellement à l’État de mettre à disposition des carrés musulmans partout où cela est nécessaire afin que les familles qui le souhaitent puissent enterrer dignement leurs proches défunts. C’est l’un des principaux points de tension car dans certaines zones, ces carrés manquent cruellement. Il est indispensable de trouver des solutions pour faciliter ces inhumations n’importe où sur le territoire.
L’urgence et la gravité de la situation imposent responsabilité, coopération et solidarité nationale. Nous espérons que toutes les parties prenantes faciliteront la prise en charge et l’accompagnement des familles musulmanes dans ces moments d’épreuve.
Ces informations devant être partagées le plus largement possible, nous comptons sur votre relais.
N’hésitez pas à partager ce texte et nos supports visuels sur vos réseaux sociaux, via whatsapp, mailings, etc.
Un grand merci à tous.
Prenez soin de vous.